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Beoga lance l'autoconsommation électrique collective
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Beoga lance l'autoconsommation électrique collective

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La start-up Beoga vient d’installer, nichée dans une commune du Gard, la première communauté tournée vers la production et le partage d’énergies renouvelables. C’est un pas de plus franchi vers l’autoconsommation, qui l’amène même à travailler sur son acceptation sociale.

Amaury Pachurka, PDG de Beoga, présente l'un des équipements installés au sein de la communauté énergétique du Cailar — Photo : Beoga

Amaury Pachurka l’assure : "bientôt, quand votre voisin partira en vacances, vous pourrez utiliser ses panneaux solaires pour recharger votre voiture électrique la nuit." Le fondateur de la start-up montpelliéraine Beoga (10 salariés) ne rêve pas tout haut. Il vient au contraire de concrétiser une nouvelle approche de l’autoconsommation électrique en inaugurant, le 26 mars, la première communauté énergétique installée par Beoga à l’échelle d’un village.

Une nouvelle façon de partager l’énergie

Dans la commune du Cailar (Gard), Beoga a équipé tout un lotissement, ainsi que le stade municipal, de panneaux photovoltaïques, de batteries de stockage et de deux véhicules électriques. En tant qu’opérateur de cette communauté (associé au gestionnaire de réseau Enedis et au fournisseur d’électricité verte Planète Oui), Beoga récupère l’ensemble des données de production et de consommation de l’énergie produite, pour pouvoir la consommer au maximum en local. Sa plateforme technologique permet notamment de l’échanger entre utilisateurs : l’énergie non consommée est répartie entre les habitants en temps réel, selon les besoins de chacun.

En effet, l’algorithme créé par Beoga peut, par exemple, mesurer de manière fine et prédire quelle sera la consommation, à quelle heure, de tel ménage pour tel usage (chauffage, voiture électrique, etc.). Autrement dit, la start-up n’optimise pas seulement la production d’électricité, mais aussi son partage au sein de la communauté. De même, la facture énergétique des habitants devrait baisser d’environ 15 %. "Il existe beaucoup d’opérateurs spécialisés dans l’autoconsommation individuelle, mais très peu dans l’autoconsommation collective. C’est un phénomène très récent, qui suppose de lever de nombreux obstacles financiers et réglementaires. Il faut aussi pouvoir gérer une grande complexité technique au sein de la communauté. C’est un des buts de l’expérimentation du Cailar : multiplier les points de production et de stockage, afin de nous permettre de collecter le maximum de données et de simplifier notre modèle", commente Amaury Pachurka, qui a fondé la start-up en 2019.

L’innovation sociale derrière le bond technologique

La communauté énergétique créée au Cailar fonctionnera deux ans. Pour que l’expérience porte ses fruits, Beoga travaille aussi sur l’acceptabilité sociale de cette innovation. En lien avec deux laboratoires (génie électrique à Grenoble, robotique à Montpellier), elle veut identifier les signaux montrant qu’après la courbe d’apprentissage suivant l’ouverture de la communauté, les comportements de certains habitants vont commencer à se relâcher. "Nous voulons trouver la meilleure méthode pour réengager l’utilisateur dans sa démarche. Cela passera par un changement d’icône sur son application, ou autre chose. L’aspect comportemental du système que nous développons conditionne 10 à 15 % des résultats", évalue Amaury Pachurka.

Riche de ces enseignements, Beoga va pouvoir se positionner comme guichet unique, sur l’ensemble de ces services, quand elle sera démarchée par un groupement d’individus, un promoteur immobilier ou un bailleur social. Après Le Cailar, elle compte se déployer ailleurs en France sous 18 mois, puis en Europe d’ici deux ans, et au Japon dans la foulée.

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