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Bellatrix envisage de relocaliser la production de vélos dans les Bouches-du-Rhône
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Bellatrix envisage de relocaliser la production de vélos dans les Bouches-du-Rhône

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L’entreprise Bellatrix, qui fabrique depuis 2020 le vélo électrique Iweech, un vélo doté d’intelligence artificielle, a été lauréate fin 2022 de l’appel à projets "Première usine" du plan France 2030. Elle envisage de relocaliser la production de vélos dans les Bouches-du-Rhône.

L’intelligence artificielle permet au vélo Iweech d’offrir un maximum de confort et de sécurité tout en maîtrisant la dépense d’énergie, pour que l’utilisateur dispose toujours de suffisamment de batterie pour atteindre sa destination sans peiner — Photo : Maxime Elkaim

L’entreprise innovante Bellatrix, créée en 2017, a été sélectionnée fin 2022 par le gouvernement dans le cadre de l’appel à projets "Première usine", du plan France 2030 au côté de 17 autres start-up au plan national. Fondée par Pascal Lafourcade et Christophe Sauvan, la société, basée aux ateliers Decanis à Marseille, a développé un vélo à assistance électrique enrichi d’intelligence artificielle. Il est baptisé Iweech et est distribué par Bellatrix via son site internet, mais également, depuis 2022, via une distribution physique dans les magasins indépendants et les grandes surfaces spécialisées comme Darty ou La Fnac. "Nous avons une logique de production qui nous est propre. Nous avons choisi de maîtriser la fabrication. Ainsi, nous assemblons 100 % de nos vélos dans nos locaux à Marseille. 70 % des éléments viennent d’Europe et les 30 % restant de Taïwan", détaille Christophe Sauvan qui ajoute : "En maîtrisant la production, nous maîtrisons la qualité et les retours en service après-vente sont faibles. Aujourd’hui, nous nous interrogeons pour voir si nous pouvons intégrer davantage la fabrication, au-delà du simple assemblage."

Près de 1 000 vélos en 2023

L’entreprise, qui compte actuellement 15 salariés et regroupe des métiers assez divers allant du marketing à la recherche et développement en passant par des mécaniciens et des data scientist, mise sur une production de près de 1 000 vélos en 2023. En 2022, le chiffre d’affaires de l’entreprise s’est élevé à un million d’euros. "En 2024, avec la croissance envisagée des ventes, il nous faudra un nouveau site, une nouvelle usine. Si nous maîtrisons déjà le software, nous réfléchissons à ce que nous pouvons fabriquer nous-mêmes par rapport à ce que nous achetons à l’extérieur à l’heure actuelle." Christophe Sauvan envisage ainsi de relocaliser à Marseille la production des cadres des vélos en créant une filière de sous-traitants de l’aluminium (qu’elle a déjà sélectionnés, NDLR) qui fourniraient les tubes que Bellatrix souderait et transformerait en cadre. Pour cela l’entreprise a besoin de locaux plus vastes que les 700 m² dont elle dispose actuellement. "Nous visons les 3 000 m² afin de pouvoir disposer d’un atelier d’assemblage et de soudage des cadres doté d’un robot numérique et de différentes machines outil."

5,7 millions d’euros pour une nouvelle usine

Au total, l’investissement envisagé par l’entreprise a été évalué à 5,7 millions d’euros. La subvention allouée par le plan France 2030 va permettre de financer près de 30 % des investissements engagés par Bellatrix dans son projet d’usine 2024. Un soutien financier qui vient accélérer la relocalisation de la production du vélo, ainsi que la création d’emplois, que le chef d’entreprise estime à 15 nouveaux collaborateurs à l’ouverture de la nouvelle usine. "L’investissement envisagé permettrait de produire près de 15 000 cadres en 2/8 ou 30 000 cadres en 3/8. 800 000 vélos sont assemblés chaque année dans l’Hexagone, mais il n’y a plus de filière industrielle. Depuis les années 1990, on ne fabrique plus de vélo en France. Quelques fabricants de batterie et de moteurs commencent à émerger, mais nous serions les premiers à relancer une réelle production". Une opération rendue possible par la nature Premium des vélos de Bellatrix, dont les deux modèles sont vendus 3 490 et 4 190 euros. Une relocalisation qui permettrait également de limiter le recours au transport et réduirait ainsi l’impact environnemental de l’entreprise.

Reste toutefois à trouver les financements. Pour cela, les dirigeants vont se tourner vers une recherche de fonds traditionnelle (de 5 à 10 millions d’euros) qu’ils espèrent boucler durant le premier semestre. Depuis sa création, l’entreprise a investi près de 2,5 millions d’euros en recherche et développement et a levé près de 4 millions d’euros.

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