Depuis août 2008, l’entreprise familiale BE Atex (21 collaborateurs ; CA 2018-2019 : 5,7 M€) propose des solutions contre le risque gaz, pour la sécurité personnelle (harnais, masques, détecteurs de gaz portables…) et pour la détection fixe liée au risque explosif. BE Atex compte plus de 1 600 clients, entreprises et industriels, à 70 % en France métropolitaine et à 30 % à l’export. Mais, depuis quelques semaines, la crise liée à l’épidémie de Covid-19 a bouleversé les activités, notamment à l’étranger.
« Nous possédons plus de 40 concurrents actifs en France qui distribuent les mêmes catégories de produits, partage le gérant Grégory Tasca. Or, deux éléments nous différencient au-delà du négoce : le service d’une équipe de huit techniciens de terrain pour l’entretien des installations, et la vente de nos solutions à l’étranger ». BE Atex opère habituellement dans 35 zones hors France métropolitaine, notamment dans les DOM-TOM, le golfe de Guinée et en Afrique du Nord.
Vendre aux clients moins touchés
Mais avec l’épidémie mondiale de coronavirus, certaines zones ont très fortement ralenti le business. « Nous avons un réseau de sous-distributeurs qui travaillent beaucoup avec le secteur oil & gas, mais avec la chute du prix du baril qui est même passé en négatif, les groupes pétroliers ont gelé tous leurs investissements en 2020… », décrypte Grégory Tasca. Par exemple, la société haut-garonnaise enregistre entre mars et juin une baisse d’activité de 70 % en Algérie. La zone Afrique subsaharienne est touchée à hauteur de 8 % sur la même période et au total, c’est toute l’activité export de BE Atex qui a diminué de 30 %.
« Aujourd’hui, nous concentrons tous nos efforts pour maintenir nos activités dans ces zones car si nous y stoppions l’activité, cela équivaudrait à dix années d’investissements perdues, analyse le gérant de BE Atex. Pour cela, nous modifions la stratégie pour vendre à d’autres secteurs sur place comme l’industrie spatiale ou les usines de traitement de l’eau. De plus, nous allons cibler de nouveaux pays d’Europe, et cela passe par une version de notre site web en anglais en cours de réalisation ».
Restituer le PGE d’ici un an
L’entreprise haut-garonnaise compte retrouver un équilibre de ses ventes à l’export d’ici fin 2021. Au plus fort de la crise, BE Atex a eu recours au chômage partiel et réalisé un PGE d’un million d’euros. En avril, l’entreprise a vu le nombre de demandes entrantes divisé par trois, et n’a réalisé que 25 interventions de service après vente contre 120 en temps normal. Elle a perdu 40 % de chiffre d’affaires soit environ 200 000 euros. Toutefois, l’activité a repris en France à partir du 20 avril, puisque certaines mises en conformité et opérations de maintenance ne pouvaient plus attendre dans les centrales nucléaires, stations d’épuration ou autres zones énergétiques.
Déjà en mai, BE Atex a de nouveau réalisé 95 % de son objectif. La société espère ainsi minimiser les conséquences de la crise et restituer son PGE d’ici un an. Elle table sur un chiffre d’affaires 2019-2020 en croissance, à environ 7 millions d’euros. Enfin, l’entreprise née à Montauban et installée à Ramonville depuis 2008, a investi 1,5 million d’euros dans de nouveaux locaux de 770 m2 sur la ZAC Masquère à Escalquens. Le projet est maintenu et les travaux qui ont pris deux mois et demi de retard devraient tout de même permettre un déménagement des équipes au mois d’août. D’ici fin 2020, BE Atex souhaite recruter cinq personnes, créer son propre bureau d’études et sortir un logiciel de traçabilité qui déclenche des alertes de maintenance chez ses clients.
