Depuis l’ouverture de sa première boulangerie Augustin, à Rennes en 2006, Boris Calle a semé les graines d’un succès qui s’annonce aujourd’hui national. Après une croissance organique qui a vu la création d’une quinzaine de boulangeries dans l’Ouest, puis la reprise de trois réseaux concurrents en 2021 en Rhône-Alpes, Puy-de-Dôme et Haut-Rhin (New Bakery, Saint Honoré et Moulin de Païou), le groupe s’ouvre maintenant à la franchise. Son ambition : ouvrir une dizaine de nouveaux points de vente par an par ce biais, sous l’enseigne Augustin ou sous celle de sa petite sœur Mariette.
C’est la nouvelle marque du groupe BC-CAP créée en 2022, amenée à prendre de l’ampleur en complément d’Augustin. "Augustin est surtout dédié à un marché de centre-ville, moyen haut de gamme, et nous voulions nous développer aussi sur des zones de chalandise plus populaires et de mass market. Mariette s’installe donc plus souvent en périphérie des villes et propose une gamme plus courte à des prix plus abordables", explique Boris Calle. Ainsi, l’essentiel des points de ventes rachetés en 2021 est passé sous enseigne Mariette. La boutique Augustin du Colombier, à Rennes, va bientôt prendre lui aussi les couleurs de Mariette car situé sur une zone de flux près du métro.
Des multifranchisés ou pluri-franchisés
Si BC-CAP se tourne vers la franchise, c’est pour accélérer son développement, en contractualisant avec des entrepreneurs qui seront directement des multifranchisés (gérant plusieurs franchises de la même enseigne) ou pluri-franchisés (gérant des franchises à la fois Augustin et Mariette). "Cela offre la possibilité de couvrir un territoire avec les deux marques pour répondre à toutes les demandes client et maîtriser la boulangerie sur sa zone", justifie Boris Calle.
La franchise est en réalité l’un des nombreux axes de croissance définis par le dirigeant, qui projette également une dizaine d’ouvertures par an en succursale, moyennant 400 000 euros d’investissement à chaque nouvelle boutique. Ainsi, de 40 points de vente cette année, BC-CAP devrait passer à "120 ou 130 d’ici trois ou quatre ans", estime Boris Calle, sans toutefois indiquer d’objectif précis de chiffre d’affaires. Le Bretillien envisage également d’autres opérations de croissance externe pour grandir.
Vers le marché des professionnels
"Parmi nos leviers de croissance, le marché des professionnels est intéressant. Nous allons chercher des clients extérieurs comme la GMS, les distributeurs ou même des enseignes concurrentes pour qui nous réalisons des produits à la carte", détaille Boris Calle. Il a d’ailleurs structuré l’entreprise pour accélérer ce développement, avec un nouveau laboratoire R & D, mais aussi des services marketing, travaux, achats et développement. De nouveaux produits sont à l’étude pour distinguer ses boulangeries, qui se lanceront aussi prochainement dans le digital, avec une plateforme de commande et livraison (pour les repas d’affaires par exemple).
À la production, en tout cas, BC-CAP précise avoir les capacités pour suivre la cadence et fournir ses points de vente. "Nous avons pensé notre site de production pour cela dès 2017". Sur 6 500 m² à Châteaugiron, l’atelier réalise le pétrissage de tous ses pains, qui sont ensuite livrés "stabilisés" en sachets aux boulangeries. Il leur reste à réaliser sur place la fermentation, le façonnage et la cuisson. De la même manière, les bases pour pâtisseries sont agrémentées de produits et fruits frais en magasin. Le résultat séduit. Le groupe réalisait 25 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, avec 350 collaborateurs.
