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Batconnect prépare son déploiement dans l’aéroportuaire
Toulouse # Equipements électriques # Start-up

Batconnect prépare son déploiement dans l’aéroportuaire

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Les batteries lithium de Batconnect, qui vient de lever 3 millions d’euros, vont équiper des centaines d’engins de traction dans les aéroports européens. La start-up toulousaine poursuit par ailleurs de nombreux projets, du recyclage des batteries de Renault au renforcement de son offre de leasing.

Batconnect assemble ses batteries lithium dans son atelier à Toulouse-Francazal — Photo : DR

La start-up toulousaine Batconnect (11 collaborateurs), qui vient de lever 3 millions d’euros pour accélérer la décarbonation des batteries lithium pour véhicules et engins industriels, s’apprête à équiper des centaines d’engins aéroportuaires de traction de bagages. “C’est notre gros challenge de 2024, confie Jérémy Dulout, président fondateur de la société et docteur en génie électrique. Nous allons démarrer les essais à l’aéroport de Toulouse-Blagnac d’ici un mois, puis nous irons à Charles-de-Gaulle, et enfin, partout en Europe. Ce déploiement à l’export va constituer un gros boom pour nous.” La présence au tour de table opéré par Batconnect du business angels Christophe Guir, conseil en décarbonation pour le groupe TCR, leader mondial des équipements au sol, et fort de 25 ans d’expérience dans les services aéroportuaires, porte ses fruits. La start-up a été créée en juillet 2019 et s’est initialement positionnée sur le marché des voiturettes de golf, pour lequel elle prépare un produit moins cher pour la fin de l’année. Elle est aussi spécialisée dans le remplacement des batteries au plomb par des batteries lithium connectées éco-conçues à destination des professionnels utilisant des véhicules électriques en sites fermés.

Durée de vie

Son équipe, composée majoritairement d’ingénieurs et de trois docteurs en électronique et modélisation de systèmes complexes, a développé plusieurs expertises. Ses batteries sont notamment supervisées par une plateforme web permettant d’assurer un suivi optimal et une maintenance prédictive des véhicules. L’objectif est de garantir des hautes performances pendant les différentes vies d’une batterie lithium pendant plus de 20 ans. Batconnect vise un chiffre d’affaires supérieur à 2 millions d’euros en 2024 - où elle deviendra rentable - en produisant plus de 400 packs lithium connectés depuis son atelier situé à l’aéroport de Toulouse-Francazal. “Nous avons déjà investi environ un tiers du montant levé sur notre ligne d’assemblage et dans les outils de R & D destinés à la modélisation de batteries et à l’estimation de la durée de vie pour des batteries qui ne sont pas les nôtres”, précise Jérémy Dulout.

Renault Refactory

Batconnect travaille ainsi sur de nouvelles batteries pour des usages pouvant intégrer des cellules d’occasion chez des constructeurs automobiles. Elle fait d’ailleurs partie des start-up incubées dans le hub d’innovation de la Renault Refactory à Flins (Yvelines). “Le but est de récupérer certaines de leurs batteries pour en faire des nouveaux packs destinés aux engins de manutention”, explique le dirigeant. À l’origine du projet, ces batteries en fin de vie étaient décortiquées, remises en état et testées à Toulouse. Pour éviter le transport, elles le seront désormais à Flins où Batconnect va disposer d’une ligne pilote. Depuis quelques mois, la start-up s’est par ailleurs entourée de partenaires financiers pour développer une offre de leasing. “Un peu plus de 10 % de nos batteries sont en leasing, pour des contrats de 5 ans, détaille Jérémy Dulout. Ce modèle, que nous voulons développer, correspond à notre philosophie d’économie circulaire, puisque nous nous occupons de faire durer les batteries le plus longtemps possible.” La start-up recrute 9 personnes au premier trimestre 2024. “Nous cherchons en priorité un technicien en assemblage de batteries, un ingénieur en électronique de puissance et un commercial”, indique-t-il. Elle s’est mise aussi en quête d’un jeune ingénieur pour mener une thèse Cifre (conventions industrielles de formation par la recherche) qu’elle lance avec le CNRS.

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