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Avec l’ESSLIL, la Catho veut redynamiser la filière médico-sociale
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Avec l’ESSLIL, la Catho veut redynamiser la filière médico-sociale

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L’Université Catholique de Lille annonce la création d’une nouvelle école en son sein. L’École des Sciences de la Société, regroupant plusieurs filières déjà existantes, ambitionne de redonner aux étudiants une appétence pour les métiers liés au social, dans lesquels la main-d’œuvre manque cruellement.

Nicolas Vaillant, vice-recteur en charge du secteur Santé – Social de l’Université Catholique de Lille, prend la direction de l'ESSLIL, la dernière-née de la Catho — Photo : Jeanne Magnien

Il y a une petite nouvelle au sein des différentes entités de l’Université Catholique de Lille. L’École des Sciences de la Société, (ESSLIL) est née de l’hybridation entre l’Institut Universitaire Santé-Social et une nouvelle filière de formation pluridisciplinaire, dite des "transformations sociétales". Cette nouvelle entité entend former les étudiants à des métiers relevant de la sphère sociale, comme ceux d’assistants sociaux, d’éducateurs spécialisés ou de dirigeants de structures sanitaires. Mais aussi, à des métiers émergents, comme celui de manager de centre-ville. L’école comprendra également un laboratoire de recherche en sciences sociales, pouvant accompagner des étudiants jusqu’à la thèse.

"Il nous est apparu important de passer du champ social au champ sociétal. C’est aussi pour cela que nous avons décidé d’intégrer à l’ESSLIL, la filière sociologie de l’Université Catholique. En complémentarité avec les différentes verticales de l’école, la sociologie a beaucoup à nous apprendre sur les évolutions au sein de ces métiers de la sphère sociale, sur leur rôle dans la société, et les attentes des salariés qui y évoluent", présente Nicolas Vaillant, le directeur de l’ESSLIL, également vice-recteur en charge du secteur santé – social, et vice-président en charge de la recherche au sein de la Catho.

Élargir les bassins de recrutement

Engagée aussi bien dans la formation initiale que dans la formation continue, l’ESSLIL entend continuer à accompagner les salariés une fois en poste dans leur évolution professionnelle, et leur montée en compétences. Un enjeu de taille pour les employeurs du secteur, qui peinent à recruter et à conserver leurs salariés.

"Malgré le grand nombre de métiers et de postes disponibles, la filière n’est pas très attractive. Les salaires sont assez bas et les tâches, réputées pénibles. Pourtant, nous n’avons jamais eu autant besoin de ces professionnels. Avec cette nouvelle structure, nous ambitionnons de redynamiser la filière. Nous avons accueilli 500 étudiants en 2022-2023, nous prévoyons d’atteindre les 850 inscrits par an d’ici 10 ans," poursuit Nicolas Vaillant.

Pour atteindre cet objectif, la Catho mise notamment sur son enseignement hors les murs. L’Université est depuis une dizaine d’années implantée au sein d’un lycée privé de Maubeuge, où certaines de ses formations sont dupliquées, au bénéfice des étudiants locaux n’ayant pas les moyens de financer des études à Lille. Une cinquantaine d’entre eux suit ce cursus chaque année.

"C’est un dispositif qui fonctionne et qui suscite beaucoup d’intérêt de la part des collectivités locales, notamment dans des zones fragilisées comme Maubeuge : nous formons localement des jeunes du territoire, qui restent ensuite travailler dans le coin. Ces formations, qui permettent à ces jeunes d’accéder à des métiers qui recrutent localement, attirent. Nous envisageons de nouer d’autres partenariats du même type, à Lens, Saint-Omer ou Cambrai. Cette démarche s’inscrit parfaitement dans la mission sociétale de notre université," conclut Nicolas Vaillant.

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