Reprise en 2018 par le groupe sarthois LDC, leader de la volaille, via sa filiale SBV (Société bretonne de volaille, 1 Md€ de CA), l’usine quimpéroise Doux Farmor (270 salariés, 62 M€ de CA) a su renouer avec la croissance après une période compliquée liée à la chute du groupe Doux en 2012. "Nous avons eu cinq propriétaires sur une période de cinq ans", rappelle le directeur, Philippe Bodin.
2 000 conteneurs par an
Spécialisée dans les produits surgelés "panés" (nuggets, pilons marinés, cordons-bleus mais aussi aiguillettes et ailes de poulet), et les franks (saucisses de poulet à base de viande séparée mécaniquement ou VSM), la production de l’usine de 20 000 m² est très majoritairement dédiée au grand export. "90 % de notre chiffre d’affaires se fait à l’export. Nous sommes présents dans 85 pays, principalement au Moyen-Orient mais aussi en Afrique, en Asie, dans les Dom-Tom et en Espagne", détaille le directeur de l’usine. L’entreprise envoie à l’étranger 2 000 conteneurs par an par bateau.
Mais le gel des investissements avant 2018 avait mis à mal la compétitivité du site. Aujourd’hui, les investissements ont repris au rythme de 3,5 millions d’euros par an en moyenne depuis 2018, permettant à l’usine de monter en puissance. "En 2018, l’usine produisait 5 000 tonnes de produits panés, contre 12 000 tonnes aujourd’hui. Avec les investissements récents, nous allons passer à 17 000 tonnes en 2023", détaille Philippe Bodin. L’usine augmente ainsi sa capacité de production sur ces produits panés, mieux valorisés sur les marchés que les franks. "Nous produisons 15 000 tonnes de franks. Celles-ci se vendent davantage dans les pays du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique, tandis que les produits panés concernent plutôt dans les Dom-Tom et l’Europe."
Augmenter les capacités de production
Le site va donc poursuivre son rattrapage progressif sur le temps perdu avant 2018, tout en restant concentré sur le grand export. "Nous avons su conserver ce savoir-faire, heureusement car ne n’est pas quelque chose qui s’improvise", insiste Philippe Bodin. Avec sa spécificité export, le site quimpérois fonctionne au sein de LDC de façon presque indépendante avec son propre service commercial avec cinq personnes basées à Quimper, mais aussi un service de 7 personnes en administration des ventes et une personne dédiée à la documentation pour les réglementations à l’export. "Nous sommes aussi capables de faire nos propres douanes", précise le directeur.
L’usine se sert donc de cette base solide pour repartir de l’avant. "Nos perspectives sont très bonnes et nous avons beaucoup de projets, poursuit-il. La demande mondiale est forte mais nous sommes limités par le manque de matière première et d’équipements." Le site pourrait produire plus sans avoir de problème de débouchés. Les investissements ont jusque-là permis de remplacer les machines vieillissantes. "Nous restons à quatre lignes de production, mais les nouveaux équipements vont deux à trois fois plus vite et permettent d’obtenir des produits de meilleure qualité", souligne le directeur. Le plan d’investissement du groupe n’est d’ailleurs pas terminé, "mais nous ne sommes pas seuls dans le groupe", sourit-il.