Spécialiste dans l’accompagnement de l’émigration professionnelle, le cabinet marcquois Cooptalis (550 salariés, 50 M€ de CA), s’engage sur le sol Français. L’ETI a remporté fin 2019 l’appel à projets national "Intégration professionnelle des réfugiés". Depuis, elle porte le projet Mercure, un accompagnement professionnel pour les réfugiés dans les Hauts-de-France. "Cooptalis va chercher des talents partout dans le monde. Il nous est apparu évident que les personnes réfugiées en France constituent elles aussi un immense vivier de talents," résume Katia Dahmani, qui chapeaute le projet au sein de l’entreprise. Reflet des engagements personnels de ses fondateurs, Olivier Desurmont et Gilles Lechantre, cette démarche illustre aussi les valeurs que Cooptalis porte jusque dans ses statuts. Devenue société à mission en juillet dernier, elle s’est donnée comme raison d’être de "construire un monde professionnel plus responsable, plus fluide et plus ouvert". Pour y parvenir, figure en bonne place l’accompagnement professionnel des personnes subissant une migration.
Un consortium régional
Pour accompagner ce public forcément fragilisé, Cooptalis s’est entouré d’un consortium régional. En premier lieu, l’association lilloise LAIR (Lieu-ressources pour l’Accueil et l’Intégration des Réfugiés) prend en charge l’accompagnement social et administratif des réfugiés, et l’amélioration de leur niveau de français, jusqu’à un niveau intermédiaire. C’est alors que Cooptalis prend le relais auprès des volontaires, pour les accompagner vers l’emploi. "Nous les aidons à établir leur projet, en fonction de leur expérience, de leurs savoir-faire et de leurs envies. Selon les besoins, ils peuvent suivre 100 heures de cours de français supplémentaires, orientés vers le monde professionnel. Mais aussi, un stage d’acculturation numérique. Nous les accompagnons ensuite dans la réponse à des offres d’emploi, l’idée étant, bien sûr, de leur donner le plus d’autonomie possible," présente Katia Dahmani. En bout de chaîne, les quatre entreprises partenaires de Cooptalis, Sinéo, Api Restauration, Cleaning Bio et E-MI, prennent des réfugiés en stage de découverte ou de professionnalisation, voire, signent leur premier contrat. Les bénéficiaires peuvent également intégrer le vivier de la branche "intérim" de Cooptalis.
Jusqu’à 350 personnes accompagnées
Très soutenu en interne, cet engagement de l’entreprise est aussi celui des salariés, assure Katia Dahmani. "Les "Cooptaliens" peuvent devenir parrain ou marraine d’un réfugié, pour lui proposer des sorties ou autres. Ceux dont le métier s’y prête, les forment ou les accueillent en stage, voire en CDI, comme ça a été le cas pour un candidat, qui a intégré notre pôle de sourcing de talents sur l’Afrique. Certains de nos commerciaux enfin, parlent de Mercure à tous leurs prospects !"
Portant sur une durée de trois ans, l’appel à projets engage Cooptalis à accompagner 350 personnes, avec 210 sorties positives : un CDI, un CDD long, ou une entrée en formation. Représentant au total un budget de 2,73 millions d’euros, le projet est subventionné à 60 %. Le reste est porté par Cooptalis, qui pourrait être soutenu, à terme, par des entreprises mécènes. Selon le succès, le dispositif pourrait être dupliqué ailleurs en France, voire, à l’étranger. Pour l’heure, et malgré les ralentissements liés au Covid, 164 personnes ont suivi le processus jusqu’au bout, pour 84 sorties positives.
