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Avec 7 500 entreprises dans les Alpes-Maritimes et le Var, la filière sport est souvent sous-estimée
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Avec 7 500 entreprises dans les Alpes-Maritimes et le Var, la filière sport est souvent sous-estimée

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Des entreprises de plus en plus nombreuses, un poids économique de plus de 2 milliards d’euros dans les Alpes-Maritimes et le Var, le sport va bien au-delà du loisirs ou de compétition. Elle est une filière qui compte, c’est ce que révèle l’Observatoire BPCE sur l’économie du sport. Le groupe BPCE, dont fait partie la Caisse d’Épargne Côte d’Azur, est partenaire des Jeux Olympiques de Paris 2024.

À Nice, le stade Allianz Riviera, antre du club de l’OGC Nice, accueillera des matches de rugby pendant la Coupe du Monde en septembre prochain, et de football lors des JO de Paris 2024 — Photo : Olivia Oreggia

Si l’on ne prend pas en compte leur seul code NAF et que l’on implique aussi les vendeurs d’articles de sport, les médias spécialisés, les agences de communication dédiées, les acteurs de l’événementiel sportif et les sociétés de paris sportifs, la filière sport en France compte pas moins de 128 000 entreprises pour 328 000 emplois. C’est ce que révèle une enquête de l’Observatoire BPCE sur l’économie du sport.

Autant que l’hôtellerie-restauration

Plus de 100 000 d’entre de ces structures sont des micro-entreprises sans salariés, à savoir essentiellement des coachs ou de professeurs de sport. Et la tendance est à la croissance : 10 000 à 15 000 nouvelles entreprises sont en effet créées chaque année. "La filière sport est souvent sous-estimée, explique Alain Tourdjman, directeur des Études de la prospective du groupe BPCE. Or, elle est loin d’être marginale puisqu’elle est équivalente à la filière hôtellerie-restauration. Son poids atteint les 64 milliards d’euros, soit 2,6 % du PIB français."

Alain Tourdjman est le directeur des Études et de la prospective du groupe BPCE — Photo : Olivia Oreggia

Dans les Alpes-Maritimes et le Var, soit le territoire de la Caisse d’Épargne Côte d’Azur, on ne dénombre pas moins de 7 500 entreprises du sport pour 13 600 emplois et un chiffre d’affaires de 2,1 milliards d’euros. 76 % d’entre elles n’emploient que le dirigeant. "C’est un secteur qui tient le choc si l’on peut dire, assure Alain Tourdjman. On retrouve peu d’entreprises de fabrication, en dehors du nautisme qui regroupe 800 entreprises et 1 800 emplois sur les deux départements. On constate une forte représentation des constructeurs d’équipements sportifs, qui sont surtout des piscinistes."

Parmi les principales entreprises, 32 PME et ETI se distinguent (1 500 emplois, CA : 676 M€) avec, en tête, Panini France basé à Nice, les varoises Oreca et Dream Yacht Méditerranée, le laboratoire azuréen Equilibre Attitude, spécialiste des compléments alimentaires et de la nutrition sportive, le club de football de l’OGC Nice ou encore l’expert mondial de la plongée implanté à Sophia Antipolis, La Spirotechnique Aqualung.

Oreca au 67e rallye du Var — Photo : Oreca

Jusqu’à 128 euros par habitant

Il est un autre facteur qui montre l’importance du sport : il est la deuxième dépense d’une commune, après l’éducation. Plus largement, les collectivités territoriales dépensent 400 millions d’euros par an sur ce territoire azuréen : 79 euros/habitant dans le Var et 128 euros/habitant dans les Alpes-Maritimes, ce qui est très au-dessus de la moyenne nationale de 97 euros par habitant. "Quand il dépasse les 100-110 euros, cela démontre un choix politique. Le sport est alors clairement considéré comme un vecteur de développement économique. Mais au-delà d’avoir une véritable contribution à la valeur ajoutée et à la richesse, le sport a aussi une dimension profondément sociétale. Il est aussi un facteur d’aménagement du territoire, d’inclusion sociale, de santé publique. Il est un fait de société."

De grands événements structurants

Une importance qui devrait encore se renforcer avec les prochains rendez-vous sportifs d’envergure que sont la Coupe du monde de rugby en septembre et octobre prochain, et les Jeux Olympiques de Paris 2024, dont certains matches de football se dérouleront à Nice. "Ces grands événements sportifs internationaux sont devenus une activité à part entière, avec de plus en plus d’acteurs spécialisés, ETI du sport ou parasportives, capables de proposer des packages à des organisateurs d’événements. Le fait d’avoir ces grands événements en France permet de structurer cette offre, de la tester. Et cela dans tous les domaines, que ce soit la billetterie, la monétique ou même les tests anti-dopage."

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