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Aromatech développe encore son goût pour les arômes naturels
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Aromatech développe encore son goût pour les arômes naturels

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Spécialiste des arômes alimentaires implanté près de Grasse, Aromatech emploie 150 salariés dans le monde. Reconnue à l’international, l’entreprise a développé une forte expertise dans le naturel, un marché en forte croissance qui représente aujourd’hui plus de 50% de son chiffre d’affaires (32 M€ consolidé en 2019).

Benoît Martel (à droite) dirige avec Yvan Grattarola l'entreprise Aromatech, fondée par son père Jacques Martel en 1987 — Photo : O. Oreggia

C’est une entreprise aussi discrète que florissante qui est implantée à l’entrée du village de Saint-Cézaire, sur les hauteurs de Grasse. Aromatech conçoit, fabrique et commercialise des arômes alimentaires destinés à l’industrie. Pour faire face à la poussée de croissance de 10 % qu’elle enregistre chaque année, elle vient d’investir 2 millions d’euros dans une nouvelle unité de production de 500 m2. « Nous y avons installé deux robots de pesée pour gagner en productivité », explique Benoît Martel qui dirige, aux côtés d’Yvan Grattarola, la société fondée par son père en 1987. « Nous sommes évidemment très sollicités mais notre but est de faire grandir les équipes, de transmettre et de rester indépendant. C’est un avantage énorme pour nos clients qui ont accès à des équipes stables. »

Cinq filiales dans le monde

Aromatech emploie 150 collaborateurs répartis entre son site et siège social azuréen et ses cinq filiales en Tunisie, Algérie, Turquie, Thaïlande et aux États-Unis. S’y ajoute une joint-venture en Chine. Depuis 1992, l’entreprise adapte ainsi son expertise aux marchés locaux, au plus près des demandes des industries agroalimentaires qui composent sa clientèle. « Le client développe un produit pour une cible précise. Afin de répondre à ses attentes, il faut pouvoir échanger avec lui, avoir une grande réactivité au niveau de l’échantillonnage, de la formulation puis de la production. Il nous faut donc travailler localement. Sachant qu’il y a une centaine d’ingrédients dans un arôme, la R & D est très importante. »

En avance sur les tendances

Ces arômes entreront dans le composition de sauces pour burgers, boissons alcoolisées, glaces, thés ou confiserie. Dans ce large éventail, Aromatech a misé très tôt sur le naturel, bien avant que l’on parle de bio ou de vegan. Marchés de niches autrefois, ils portent aujourd’hui la croissance de la PME. Les arômes naturels représentent en effet plus de 55 % de son chiffre d’affaires (32 M€ consolidé en 2019). « Nous avons été en avance. Nous nous sommes lancés dans la certification bio dès le début des années 2000. Dans un yaourt bio, par exemple, on a le droit de mettre un arôme naturel mais nous, nous sommes partis du principe suivant : dès lors que le yaourt est biologique, autant proposer des arômes biologiques, même si la législation ne l’imposait pas. La croissance du bio prouve que nous avions raison, cela représente aujourd’hui plus de 15 % de notre chiffre d’affaires et nous continuons ce développement dans le monde entier, pas seulement en Europe, mais aussi aux États-Unis et même en Asie. »

Snacking et vegan

Pour le marché européen, Aromatech entend ainsi poursuivre ses investissements sur le biologique, le naturel mais aussi sur les arômes salés. Aussi importants en volume que les arômes sucrés (vanille et fraise en tête), ils sont en fort développement grâce au snacking (plats préparés, bouillons…), et à la mode du vegan (steaks végétaux…) largement démocratisée.

« Nous pouvons créer tous les arômes possibles, l’innovation n’a pas de limite en la matière, ni dans le concept, ni dans le produit fini, ni dans le goût. » Ingrédient hautement stratégique pour tout industriel de l’agroalimentaire, la confidentialité est de mise. Benoît Martel ne révèle pas le nom de ses clients mais « a priori, vous avez sûrement consommé du Aromatech dans votre vie ».

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