Augmentation des taux d’intérêt, inflation galopante sur le coût des matériaux, ou encore prix de l’énergie… Les entreprises du bâtiment traversent une véritable crise. Mais dans ce marasme ambiant pour la filière, Stégys continue de tracer son sillon. Concepteur et constructeur de bâtiments tertiaires basé à Saint-Herblain, l’entreprise a atteint en 2023 un chiffre d’affaires de 32 millions d’euros avec 25 salariés, et vise pour 2024 les 40 millions d’euros. "Nous travaillons autant pour l’hôtellerie, la logistique, que pour les parcs d’activités", appuie Christian Dresler, directeur général de Stégys. Depuis deux ans, l’entreprise possède une antenne à Paris avec six personnes. "Nous intervenons aujourd’hui sur le Grand Ouest, et autour de l’Île de France, voire sur la Normandie. Mais nous avons clairement l’ambition d’adresser le territoire national afin de répondre aux besoins de nos clients qui sont des entreprises nationales comme XPO Logistics ou France Boissons", ajoute le dirigeant. Pour ce faire, l’entreprise est en cours de recrutement pour installer une filiale près de Lyon. "Il faudra tisser un nouveau réseau de compétences locales dans la vallée du Rhône", prévoit-il.
Un projet pour les PME près de l’aéroport nantais
Preuve de son dynamisme, Stégys a récemment été choisi par la société d’investissement immobilier Perial, pour concevoir et bâtir les bâtiments du programme Zéphyr. Un lieu qui accueillera dans quelques mois des PME à Saint-Aignan-de-Grandlieu (Loire-Atlantique). "Le projet Zéphyr est conséquent et nous rapportera 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. Au total, nous menons entre 10 et 15 projets par an", souligne Christian Dresler. Pour ce dernier, au-delà de la question du prix, les donneurs d’ordre privilégient souvent des acteurs locaux, avec une bonne connaissance des sites, des maîtres d’ouvrage, et des artisans. D’où l’intérêt d’ouvrir de nouvelles antennes régionales.
Ancienne filiale du groupe Bleu Mercure
Si l’édifice semble aujourd’hui solide pour Stégys, cela ne s’est pas construit sans remous. Fondée en 2015, l’entreprise se nommait à ses débuts Realize. Mais en 2020, elle a été attaquée par le promoteur immobilier nantais Réalités (400 M€ de CA 2023), pour un nom trop similaire. L’entreprise a été contrainte de changer de dénomination sociale pour devenir Stégys, qui était à ce moment-là une filiale, celle du groupe Bleu Mercure (31 M€ de CA en 2022, 34 salariés, siège à Plérin). La société mère voulait alors se recentrer sur son cœur d’activités, avec l’investissement et la transaction immobilière. En juin 2021, le groupe a donc vendu sa filiale à son directeur général, Christian Dresler.
Face à une nouvelle concurrence
En attendant l’ouverture lyonnaise, Stégys ne manque pas d’activités dans l’Ouest, avec par exemple un projet de construction de 12 000 m², en lien avec IDEA Logistics et Naval Group au Bignon (Loire-Atlantique). Elle construit également une maison médicale à Saint-Nazaire. Mais face à la crise du secteur, elle voit de nouveaux acteurs se réorienter du BTP résidentiel vers des bâtiments professionnels, et venir empiéter sur son terrain. Stégys misera alors sur son futur réseau national et son expérience du tertiaire pour tenter de garder sa longueur d’avance.
