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Après avoir redressé la barre, Sibiril Technologies met le cap sur la croissance
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Après avoir redressé la barre, Sibiril Technologies met le cap sur la croissance

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À Carantec, sept ans après son rachat à la barre du tribunal de commerce, le chantier naval Sibiril Technologies a le vent en poupe. Spécialisé dans la construction de bateaux tous temps, notamment pour le sauvetage en mer, les stations de pilotage et les flottes de pêche, il prévoit de faire grimper son chiffre d'affaires de 40 % d'ici 2020.

Depuis Carantec, Sibiril Technologies conçoit et fabrique des navires tous temps comme ces pilotines, qui équipent des stations de pilotage portuaires. — Photo : © Sibiril Technologies

« Notre carnet de commandes est bien rempli et nous avons la capacité à y répondre », se félicite Tristan Pouliquen, président du directoire de Sibiril Technologies, le chantier naval de Carantec (Finistère), spécialisé dans la construction de bateaux tous temps. Il faut dire qu'il vient de régler un problème de taille que connaissent tous les industriels : celui du recrutement. « Nous avions de grandes difficultés à trouver des profils de techniciens spécialisés en composites. On a donc mis en place une formation au sein du chantier, en partenariat avec l'UIMM, l'Adefim et Pôle Emploi », retrace le dirigeant. Une formule payante. « Grâce à la méthode de recrutement par simulation, nous avons pu sélectionner dix candidats que nous formons depuis début octobre et qui seront opérationnels début janvier », détaille Tristan Pouliquen, qui souligne la rapidité et l'efficacité du dispositif.

Un carnet de commande bien rempli

Entré chez Sibiril Technologies en tant qu'ouvrier, Tristan Pouliquen est aujourd'hui président du chantier naval de Carantec — Photo : © Jean-Marc Le Droff / Le Journal des entreprises

Dix embauches qui viendront bientôt s'ajouter aux 25 salariés actuels de l'entreprise et vont lui permettre de faire tourner son chantier à plein régime, au rythme de cinq unités par an. « Notre carnet de commande nous offre une visibilité sur deux ans et demi, ce qui devrait nous permettre de passer de 2,5 à 3,5 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici 2020. Une belle performance pour un chantier qui vient tout juste de trouver son équilibre, sept ans après son rachat en 2011 par Ciranoe, la holding de Jean-Pierre Le Goff. Et un succès que Tristan Pouliquen attribue avant tout à la réputation dont jouit son chantier, l'un des plus vieux de France, dont les premières traces remontent à 1789.

Une construction de A à Z

« Nous travaillons principalement pour la Société nationale de sauvetage en mer, les stations de pilotage portuaires et les pêcheurs. Au fil des ans nous avons acquis une bonne réputation auprès de ces professionnels qui sont très exigeants, tant en termes de qualité qu'en termes de respect des délais. Nous fabriquons aussi sur-mesure, ce qui devient rare de nos jours. Mis à part la partie électrique que nous sous-traitons, nous avons intégré toute la chaîne de fabrication. De la coque à la cabine en passant par la partie mécanique, nous maîtrisons la construction de A à Z », détaille-t-il. Mais le chantier de Carantec a un autre atout : l'innovation. « Le fait que nous proposions du sur-mesure à nos clients nous permet de les emmener avec nous pour développer de nouvelles idées. Nous avons par exemple développé une nouvelle gamme de pilotines (petit bateau rapide utilisé pour transporter le pilote du port à bord des navires, NDLR) plus économes en carburant et plus silencieuses qui ont permis à nos clients de réduire leur facture de carburant de 50 %. Nous travaillons également sur deux prototypes pour les stations de pilotage de l'île de Sein et de Dunkerque, ainsi que sur un nouveau modèle de bateau de pêche », confie le dirigeant.

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