L’histoire de la legaltech toulonnaise Angelaw est d’abord celle d’une rencontre entre un start-up studio, une grande entreprise et un entrepreneur. L’idée est née au sein de l’un des plus grands cabinets d’avocats d’affaires de Paris, le cabinet August Debouzy (160 avocats dont 37 associés). Elle a été développée avec le concours de 321Founded, un start-up studio qui aide les grands groupes à se réinventer. Elle est depuis quelques semaines entre les mains d’un serial entrepreneur toulonnais, Pierre Marchès, qui a revendu ses parts dans l’entreprise Propizi.
Pour son décollage, la SAS au capital de 32 492 euros a levé 1,5 million d’euros auprès de ses trois associés actionnaires. Moins d’une semaine après le lancement de la version bêta de sa plateforme permettant aux entreprises de se délester de leur gestion contractuelle, elle comptait déjà 70 PME et grands groupes intéressés.
Pensée pour des non-juristes
Angelaw se revendique comme le nouvel assistant des entreprises pour gérer tous leurs contrats (contrat de travail, conditions générales de vente, contrat avec les fournisseurs ou les freelances etc). "Grâce à l’intelligence artificielle, entraînée par l’expertise et l’expérience du cabinet August Debouzy, nous avons modélisé une architecture de contrat pour offrir une assistance automatisée et sur-mesure pour rédiger, négocier, analyser et centraliser toute la documentation contractuelle… Jusqu’à la signature électronique", confie Pierre Marchès. L’outil facilite la prise de décision, réduit le cycle de négociation, évite les erreurs et centralise tous les contrats d’une même entreprise, et est donc capable d’envoyer des alertes lorsqu’un contrat arrive à son terme. "Pensée pour des non-juristes, notre plateforme permet aux entreprises, notamment les start-up et PME, de disposer d’une arme pour faire jeu égal avec les entreprises dotées d’équipes juridiques", souligne le dirigeant.
L’outil, dont la version définitive doit être lancée début mars, sera gratuit pour les TPE et payant dès que le volume de contrats à gérer dépasse les 50 contrats, "ce qui correspond à des volumes traités au sein d’entreprises de plus de 10 salariés."
Devenir un acteur majeur
Le challenge pour Angelaw : devenir un acteur majeur de la gestion de contrats pour les start-up et PME. Pour cela, il lui faut continuer d’aller vite et de recruter des talents. Ils sont 12 actuellement, ils seront une vingtaine fin 2023. Beaucoup sont aujourd’hui disséminés aux quatre coins de la France, mais Pierre Marchès aimerait voir deux camps de base grandir, l’un à Toulon, l’autre à Paris.
"Le business plan initial prévoit de conquérir 300 clients la première année pour un chiffre d’affaires de 200 000 euros. Nous pourrons sans doute dépasser cet objectif, car les marques d’intérêt ne manquent pas et le panier moyen pourrait être plus élevé que prévu", explique l’entrepreneur. Ces premiers revenus serviront à démontrer la pertinence de la solution Angelaw dans la perspective d’une nouvelle levée de fonds, programmée fin 2023. "Nous visons une rentabilité rapide, mais de nouveaux financements seront nécessaires pour aller vite d’un point de vue commercial et pour financer la R & D. Car, l’intelligence artificielle générative est notre enjeu à 24, voire 36 mois pour que notre solution de demain soit un vrai assistant de gestion des contrats."
