Meurthe-et-Moselle
Agnès Pannier-Runacher : "Mettons les outils du plan de relance au service de Saint-Gobain PAM"
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Agnès Pannier-Runacher ministre de l’Industrie "Mettons les outils du plan de relance au service de Saint-Gobain PAM"

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Lors d’une visite en Moselle, la ministre de l’Industrie est revenue sur la polémique engendrée par le versement d’une subvention de 4 millions d’euros au fabricant indien de canalisations Electrosteel. Les syndicats de Saint-Gobain PAM et les élus lorrains dénoncent une concurrence déloyale. Agnès Pannier-Runacher leur répond.

En visite en Moselle le 10 décembre, la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher a assuré être à la disposition de Saint-Gobain PAM pour soutenir ses futurs projets de modernisation et de décarbonation, mais n’a pas annoncé le retrait de l’aide publique accordée au concurrent Electrosteel — Photo : Jean-François Michel

Syndicats et élus lorrains sont vent debout contre la subvention France Relance de 4 millions d’euros accordée au groupe indien Electrosteel, lui aussi fabricant de canalisations en fonte. Ils parlent de concurrence déloyale et réclament le retrait de cette aide du plan de relance. Que leur répondez-vous ?

Ce que je veux surtout dire aux salariés de Pont-à-Mousson, qui sont les premiers concernés, c’est que nous sommes très motivés et très preneurs pour continuer à investir sur le site de Saint-Gobain PAM. Pour lui permettre de se moderniser le cas échéant et de se décarboner. C’est l’un de ses grands enjeux. Nous avons validé une première aide sur ce site et nous avons validé, au global, des subventions à hauteur de 10 millions d’euros. L’entreprise Saint-Gobain dans son ensemble est probablement la première entreprise bénéficiaire du plan de relance au travers de la rénovation thermique. Et je pense qu’on peut compter en termes de dizaines de millions d’euros indirects au travers de chantiers et d’activités induites via les matériaux. C’est une très bonne chose.

"Nous sommes en train de prendre toutes les vigilances sur le site d’Arles pour faire en sorte qu’il ne puisse pas y avoir de cheval de Troie qui importe indûment des conduites."

Syndicats et élus lorrains craignent qu’Electrosteel ne s’installe en France pour déverser ses productions indiennes sur le marché européen et la direction de Saint-Gobain PAM rappelle que le groupe a été condamné par la Commission européenne pour dumping. Malgré tout, vous confirmez le versement de ces 4 millions d’euros d’aides ?

Notre enjeu est de développer l’emploi en France, que ce soit de l’emploi lorrain ou dans les autres secteurs. Et je veux les rassurer puisque nous sommes en train de prendre toutes les vigilances sur le site d’Arles qui, je le rappelle, n’est pas nouveau et existe déjà, pour faire en sorte qu’il ne puisse pas y avoir de cheval de Troie qui importe indûment des conduites. Il s’agit bien de produire en France un volume qui est aujourd’hui exporté d’Inde. Et nous ferons, évidemment en sorte qu’il ne puisse pas y avoir d’angles morts dans le dispositif.

Les deux projets sont-ils compatibles selon vous ?

C’est notre ambition. De toute façon, le temps de sa mise en œuvre, le projet d’Electrosteel ne sera pas prêt la semaine prochaine. Par contre, je crois qu’il faut agir sur Pont-à-Mousson et anticiper les prochaines étapes. Il y a un four électrique que nous soutenons. Il y a des hauts-fourneaux qui doivent se décarboner. Quelle est la meilleure trajectoire pour le faire ? Comment faire pour les aider ? Nous avons les chances de bénéficier d’énormément d’outils aujourd’hui et c’est inédit quand on est ministre de l’Industrie. Donc, mettons ces outils au service de Pont-à-Mousson. Je sais que certains syndicats ont commencé à poser cette question de l’après et de la décarbonation. Cela me paraît être un très bel objet de travail commun.

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