Au milieu du nouveau bâtiment de la PME mosellane ABC Blanchisserie, société d’ABC Groupe (200 salariés, 22,5 M€ de CA) opérant dans le nettoyage du linge des hôtels et des restaurants, trône un robot dédié au tri du linge. "Il s’agit du deuxième exemplaire de ce type mis en service en Europe", précise Stéphan Bourguignon, dirigeant d’ABC Groupe. L’engin de conception danoise trie grâce à une caméra optique des milliers de pièces de linge, avec une "fiabilité de plus de 96 %", souligne le dirigeant.
Une blanchisserie au "meilleur état de l’art"
En 18 mois, Stephan Bourguignon a mené à bien le chantier de cette nouvelle blanchisserie de 2 500 m2, installée sur la zone Eurotransit 3 de Trémery, en Moselle, pour un investissement de 5 millions d’euros, dont une très large part consacrée aux machines. "L’idée était de se mettre au meilleur état de l’art, pour disposer d’un outil très performant", détaille le dirigeant d’ABC Groupe.
Réalisant actuellement un total de 4 millions d’euros de chiffre d’affaires dans la blanchisserie grâce à l’activité de deux sites, à Trémery en Moselle et au Val d’Ajol, dans les Vosges, Stéphan Bourguignon entend désormais accélérer fort : "L’idée, c’est de réaliser 4 millions d’euros uniquement sur le site de Trémery, dans les 3 à 5 ans qui viennent".
Des clients en plus pour développer l’activité
Capable de laver jusqu’à 15 tonnes de linge par jour, avec 18 salariés, le nouvel outil industriel d’ABC Blanchisserie va permettre à la PME mosellane de se "redonner du souffle" grâce à de nouvelles capacités. "L’outil était beaucoup trop petit par rapport à nos besoins", résume Stéphan Bourguignon.
Jusque-là installé dans 800 m2 contigus au bâtiment hébergeant l’activité de la principale société d’ABC Groupe, à savoir ABC Location, opérant dans la location de mobilier et de vaisselle pour l’événementiel, l’ancien outil industriel d’ABC Blanchisserie était saturé. Pour répondre à la demande, les équipes de la PME avaient organisé le travail en 3x8, sept jours sur sept.
"Maintenant, nous sommes repassés à un poste de huit heures, et nous avons pu prendre des clients complémentaires, précise le dirigeant d’ABC Groupe. Nous traitons entre 10, 11 et jusqu’à 12 tonnes par jour et l’outil est loin d’être saturé. La progression est forte."
Une PME au service des PME
Face aux gros acteurs de dimension nationale voire internationale qui tiennent le marché français de la blanchisserie, Stéphan Bourguignon veut jouer une carte singulière. "Nous sommes une PME capable de servir des PME", expose le dirigeant, qui garantit sur contrat à ses clients d’acheter puis de laver les pièces de linge qu’ils auront choisi.
Au Val d’Ajol, après avoir repris l’activité de la blanchisserie Val Neige en 2020, Stéphan Bourguignon a injecté un total de 1,5 million d’euros dans le parc machines de son deuxième site. "Aujourd’hui, le développement est limité dans les Vosges par la capacité de l’outil, qui peut traiter jusqu’à 7 tonnes de linge. Mais avant de songer à investir, il faut retrouver du souffle dans un secteur où l’offre sectorielle est plus faible et la concurrence exacerbée", analyse le dirigeant.
De la croissance externe pour accélérer
Couvrant le Sillon lorrain de Nancy au Luxembourg, en incluant des clients à Saint-Avold, mais aussi le Haut-Rhin, les Vosges et le Territoire de Belfort depuis le rachat de Val Neige, l’activité d’ABC Blanchisserie a commencé en 2006 avec seulement "quelques centaines de kilos de linge", pour les besoins d’ABC Location, société qui pèse aujourd’hui 50 % de l’activité du groupe dirigé par Stéphan Bourguignon.
Très touchée par les interdictions administratives pendant la période Covid, l’activité d’ABC Groupe a progressé et est désormais au-dessus des niveaux de 2019. "En 2024, nous serons à 24 millions d’euros", assure le dirigeant d’ABC Groupe. Outre l’activité blanchisserie, qui a doublé entre 2019 et aujourd’hui, la confiance de Stéphan Bourguignon se base sur l’événementiel sportif, lié à l’activité des clubs professionnels.
Le dirigeant se pose aujourd’hui en solide consolidateur de son marché, dans un secteur qui a beaucoup souffert pendant la crise liée à l’épidémie de Covid. "Tous les ans, nous avons des propositions et des demandes de dirigeants qui souhaitent pouvoir être repris", dévoile le dirigeant lorrain, qui travaille actuellement sur un dossier de croissance externe dans l’événementiel, mais pas suffisamment avancé pour pouvoir communiquer le nom de la cible.
