Grâce à un accord entre les créanciers, l’État, les banques, l’ensemble des actionnaires et le fonds de proximité breton Breizh Rebond, le groupe industriel brestois Meunier (220 salariés, 32 M€ de CA), également présent à Bruz, près de Rennes, Nantes et Clermont-Ferrand, et spécialisé dans la maintenance industrielle et navale, pourrait être sauvé. Celui-ci prévoit la recapitalisation du groupe à hauteur de 2,8 millions d’euros par Breizh Rebond et un réaménagement de ses dettes bancaires et sociales (via l’intervention de la Commission des chefs des services financiers).
Un nouvel actionnaire
Le sous-traitant industriel né en 1934 devrait également bénéficier d’un prêt à taux bonifié de 600 000 euros et d’un PGE de 480 000 euros. L’octroi d’une avance remboursable sera présenté au vote de la Commission permanente du conseil régional de Bretagne pour un montant de 120 000 euros, fin février. Le fonds Breizh Rebond deviendra l’actionnaire de référence du groupe Meunier avec pour objectif de poursuivre le redressement de ses activités et de déployer une nouvelle dynamique commerciale.
Créé début 2021, Breizh Rebond a pour vocation de soutenir les entreprises du territoire breton, par la mise à disposition de solutions de financement haut de bilan leur permettant de rebondir et de franchir un cap. Son ADN se fonde sur une équipe d’anciens dirigeants de PME et professionnels de l’investissement qui accompagnent de façon opérationnelle les équipes de direction. Ses partenaires-financeurs sont la Région Bretagne, le Crédit Mutuel Arkéa, le Crédit Agricole, la Banque Populaire Grand Ouest, la Caisse d’Épargne Bretagne Pays de Loire et Bpifrance.
2,6 millions d’euros d’investissement
Le nouvel actionnaire va investir 2,6 millions d’euros sur les trois prochaines années, dont plus de la moitié sera destinée à l’amélioration des process et des outils de production. D’autres leviers sont également envisagés : l’accélération des synergies internes entre les quatre sites, le renforcement des différents secteurs d’expertises du groupe (automobile, défense, naval, biens d’équipements…) et la diversification, à travers le développement de nouvelles offres à valeur ajoutée. Deux managers actuels du groupe constitueront la future équipe de direction, afin de garantir une continuité.
Fleuron de l’industrie brestoise jusque dans les années 90, le groupe Meunier a été petit à petit démantelé, avec la vente de la filiale SDMO (fabricant de groupes électrogènes) en 2006 à l’américain Köhler puis de la Sobrena à Damen en 2012 suite aux difficultés de la société de réparation navale brestoise. En 2020, les établissements François Meunier avaient été placés en redressement judiciaire et avaient déjà bénéficié d’une aide de l’État d’1,2 million d’euros début 2021.
