Océanopolis (80 salariés permanents, 150 en saison, environ 11,5 M€ de CA) prépare sa mue. L’équipement touristique brestois a commencé la rénovation et l’extension de son site qui auront lieu en deux phases. Le budget global du projet, nommé Métamorphose, est de 34,3 millions d’euros. Il vise à moderniser et faire évoluer le site, à la fois aquarium et centre national de la culture scientifique dédié à l’océan.
Stabiliser la fréquentation à 450 000 visiteurs par an
Les travaux de la première phase ont déjà démarré et devront s’achever avant l’été 2024. Ils concernent la création d’un nouvel accueil et d’une nouvelle boutique ainsi que la création d’un espace enfant, en lieu et place de l’ancienne boutique. La deuxième phase de travaux aura, elle, lieu entre septembre 2024 et l’été 2025 avec la transformation du pavillon polaire en pavillon austral et la rénovation du pavillon tropical.
Le financement de Métamorphose est assuré en majorité (45 %) par Brest Métropole à hauteur de 15,5 millions d’euros. Brest’Aim (250 salariés, 35 M€ de CA), l’entreprise publique locale qui gère, notamment, Océanopolis, autofinance le projet à hauteur de 5,3 millions d’euros (15,6 %). "C’est la deuxième plus grosse participation de Brest’Aim pour l’un de ses équipements derrière les 10 millions d’euros investis pour l’Arena", indique Stéphane Roudaut, le président de la structure. La Région Bretagne (7 M€), l’État (3,5 M€) et le conseil départemental du Finistère (3 M€) complètent le budget.
"L’objectif est de stabiliser la fréquentation d’Océanopolis à un niveau haut de 450 000 visiteurs par an", explique la directrice Nathalie Peron-Lecorps. En 2022, 415 000 visiteurs avaient été accueillis, contre 430 000 en 2019, année précovid. "L’année 2023 n’est pas finie mais la période estivale a été très bonne avec 197 000 visiteurs en juillet et en août", poursuit-elle. Si le site fait le plein en été, il reste de la marge sur l’avant et après saison. "En lien avec la stratégie tourisme du territoire, nous souhaitons privilégier les séjours courts. L’idée n’est pas d’augmenter la jauge en été car, de toute façon, le public, depuis le Covid, a changé de vision sur la foule."
Nouvelle boutique
Pour attirer de nouveaux visiteurs et faire revenir ceux qui sont déjà venus, la structure a décidé de repenser l’expérience de ces derniers. Désormais, par exemple, l’entrée se fera par un nouveau bâtiment plus proche des parkings. Une passerelle protégée permettra de cheminer jusqu’aux pavillons. Un espace enfant de 450 m² va être créé afin de pouvoir accueillir encore mieux le jeune public entre 6 et 12 ans. "40 % des visiteurs ont moins de 13 ans et nous accueillons 35 000 scolaires par an. 37 000 l’année dernière", rappelle Nathalie Peron-Lecorps.
"La boutique sera également désormais accessible depuis l’extérieur sans entrer sur le site. C’était une demande des Brestois", note la directrice. Celle-ci réalise aujourd’hui 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. Son développement est prévu avec un nouveau public et en se basant sur la vente de produits fabriqués en Bretagne "afin de mettre en avant les entreprises du territoire".
Pendant ces premiers travaux, le site restera ouvert. La deuxième phase cependant demandera davantage d’adaptation. Océnanopolis ne ferme pas ses portes non sur la saison 2024-2025. "Les deux pavillons, polaire qui deviendra austral et tropical, seront fermés, indique la directrice mais le pavillon Bretagne, le chemin des loutres et le nouvel espace enfants seront accessibles."
Préservation des océans
Les deux pavillons vont faire peau neuve avec des scénographies plus modernes et interactives et une transformation des bassins, notamment dans le pavillon austral. "Les visiteurs ne vont pas les reconnaître, je pense", s’avance le conservateur en charge du milieu vivant, Dominique Barthelemy. Des espaces comme des grands crabes seront transférés dans d’autres aquariums tandis que d’autres comme des dragons de mer feront leur apparition.
"Nous avons changé certaines thématiques pour évoquer les grands enjeux autour de la préservation de l’océan. Dans le pavillon tropical, nous continuerons à parler des requins qui disparaissent", ajoute le conservateur. Un Océanopolis plus engagé sur la préservation de l’océan, "mais cela ne veut pas dire militant. Nous continuons notre mission de médiation des travaux des scientifiques en restant factuel", insiste Stéphane Maby, directeur de Brest’Aim.
