Après l’arrêt total de l’activité en 2020, puis la reprise progressive en 2021 avec des excursions bulle, respectant strictement les consignes sanitaires avec peu de temps libre pour les croisiéristes, 2022 pourrait être l’année du retour à la normale de la croisière à Marseille voire du rebond avec 1,8 million de croisiéristes annoncés, sous réserve de l’évolution de la situation sanitaire.
"Nous pourrions atteindre les deux millions de croisiéristes mais la visibilité est réduite. Les taux de remplissage ne sont pas élevés et les compagnies perdent de l’argent. Depuis janvier, nous avons accueilli 50 000 passagers lors de 50 escales et nous en attendons 60 en avril et 70 en mai dont le retour des navires américains", explique Julien Massoni, gestionnaire du Marseille Provence Cruise Center, élu vice-président du Club de la croisière Marseille-Provence lors de l’assemblée générale du 9 mars 2022. "Avant la pandémie, nous pouvions prévoir les trafics avec des taux de remplissage de 100 %. Aujourd’hui, la question se pose de savoir si les navires seront remplis. La situation est complexe en raison des barrières sanitaires. Nous sommes en pleine période de transition. Les armateurs ont commercialisé des croisières bulle mais, à terre, la situation a évolué et les croisiéristes vont se rendre dans les restaurants avec des serveurs sans masque et sans l’exigence de passe sanitaire", s’inquiète Jean-François Suhas, reconduit à la présidence du Club de la croisière Marseille-Provence.
L’environnement, préoccupation majeure
Autre préoccupation avec le retour annoncé de l’affluence, la régulation des flux de touristes dans la Cité phocéenne et la réduction des émissions polluantes. "Nous allons coopérer avec la Ville pour trouver des solutions. L’accès à Notre-Dame de la Garde est limité à 4 cars par opérateur", explique-t-il, tout en se réjouissant de l’ouverture en juin prochain de Cosquer Méditerranée, nouvel élément d’attractivité.
En attendant le classement en zone à émissions contrôlées en Méditerranée en 2025, Marseille multiplie les initiatives pour inciter les armateurs à mettre en place des mesures devançant la législation. Les signataires de la Charte Bleue en 2019, s’engagent à naviguer au diesel désulfurisé à 0,1 %, à réduire leur vitesse à la prise de pilote, à se brancher au courant de quai ou à proposer des escales de navires au GNL. Costa Croisières signataire de la charte positionnera cette année deux paquebots au gaz dont le tout dernier, le Costa Toscana en première escale à Marseille le 6 mars dernier. La croisière durable sera de nouveau à l’honneur le 20 octobre 2022 avec la deuxième édition du Blue Maritime Summit.
