Techni soudure : Extension pour le marché de l'énergie

Techni soudure : Extension pour le marché de l'énergie

S'abonner
Techni soudure se structure et projette de s'agrandir pour se développer sur le marché de l'énergie. La PME familiale d'Eschau mise plus que jamais sur l'innovation. La machine qu'elle a réalisée pour I.B.U (Poilâne) recevra d'ailleurs le prix de l'innovation lors du Sirha à Lyon. Marine Digabel
— Photo : Le Journal des Entreprises

Dans le milieu de la mécanique, on préfère miser sur l'excellence technique et le service plutôt que faire la une des journaux. Mais quand I.B.U (Poilâne) reçoit le prix de l'innovation au Sirha à Lyon (du 24 au 28janvier) pour la machine à fabriquer et cuire des petits pains réalisée par Techni soudure, c'est une veille et un souci permanent d'innover qui sont récompensés pour la PME d'Eschau. La machine, baptisée "Métier à pain" prépare et délivre 800 petits pains à l'heure directement sur le lieu de consommation. Une boulangerie automatique compacte qui pourra intéresser la restauration en collectivité.




Sous-traitance industrielle

«À partir du soudage tous métaux, notre métier d'origine, nous avons développé un savoir-faire en réponse aux demandes des clients et à la faveur des opportunités qui se présentaient», explique Alain Perez, dirigeant de l'entreprise. Le CA se répartit aujourd'hui de façon équilibrée entre l'activité d'ensemblier de chaudronnerie fine, la maintenance, la conception et la réalisation de machines spécifiques, et la chaudronnerie. Des services qui intéressent l'ensemble du secteur industriel. «Nous travaillons principalement dans la région et réalisons 10 à 15% de notre chiffre d'affaires à l'export, dans les pays limitrophes, mais certaines de nos pièces voyagent parfois beaucoup plus loin.»




Marchés porteurs

Affecté par la crise comme tous les industriels, Alain Perez admet avoir très peu de visibilité. Mais préfère se concentrer sur les secteurs en forme. «En ce moment, les secteurs les plus porteurs sont l'industrie pharmaceutique et l'agroalimentaire. Nous souhaitons aussi nous développer dans le domaine de l'énergie, qui est en plein essor.»




Extension de 1.300m²

Pour ce faire Techni soudure profite de l'expertise apportée par Julien, le fils d'Alain Perez, qui a travaillé deux ans chez Areva. En charge de la qualité, de la sécurité, de l'hygiène et de l'environnement dans l'entreprise, il la prépare à se positionner sur des appels d'offres tels que celui récemment remporté sur l'EPR de Flamanville. La surface de l'entreprise doit s'agrandir pour assurer ces nouveaux marchés, passant de 6.000 à 7.300m². Les travaux démarreront en 2009 pour une mise en service en 2010. «Nous prévoyons un atelier blanc, encore plus perfectionné que celui que nous avons actuellement, et un local de recherche, qui puisse accueillir des chercheurs. Les nouveaux locaux serviront aussi au "Métier à pain"», explique Alain Perez. S'il reste discret sur le montant des investissements engagés, il reconnaît toutefois qu'une politique d'investissements conséquents a toujours été de mise dans l'entreprise.




Certification ISO 9001

Pour conquérir ces nouveaux marchés, c'est également l'organisation de l'entreprise qui doit évoluer, avec, en ligne de mire, l'obtention de la certification ISO 9001 au cours de l'année. «La qualité de la production est là, mais il nous faut davantage formaliser les procédures et mettre en place des indicateurs», explique Julien Perez. Le jeu en vaut la chandelle, car la certification ISO 9001 constitue un précieux sésame pour mettre le pied sur certains marchés.




Innover

Si la croissance de l'activité a un peu marqué le pas en 2008 (7,9M€ de CA en 2008 pour 7,7 en 2007), après deux excellentes années, Alain Perez est confiant. «L'important, c'est de préparer l'avenir.» Une philosophie mise en pratique dans la discrétion, beaucoup des projets sur lesquels travaille Techni soudure sont confidentiels, et dans un souci permanent d'innover. Un bureau d'études de cinq personnes est intégré à l'entreprise, qui conçoit par exemple des prototypes pour certains clients. «Nous vendons de plus en plus de service», constate Julien Perez. Son père joue aussi depuis longtemps la carte de la recherche partenariale avec des laboratoires de recherche. «Nous visitons beaucoup de salons pour nous tenir au courant». Le niveau de qualification des nouveaux collaborateurs est aussi de plus en plus élevé. Et l'effort de formation, de l'aveu du dirigeant, n'a jamais été aussi élevé qu'en 2008.