Haut-Rhin
Hussor : L'industriel veut inventer le système de coffrage du futur
Haut-Rhin # Métallurgie # Innovation

Hussor : L'industriel veut inventer le système de coffrage du futur

S'abonner

Le fabricant de coffrages métalliques de Lapoutroie s'est lancé avec plusieurs partenaires dans un projet innovant afin de se démarquer de ses concurrents. Son idée : révolutionner le coffrage par la mise au point d'un nouveau système beaucoup plus simple.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le projet s'appelle Ergoform. Il vise à améliorer la sécurité et à réduire la pénibilité sur les chantiers du bâtiment. Pour les constructeurs, ces deux impératifs sont un leitmotiv constant. Car même si des progrès ont été réalisés, le bâtiment reste le secteur le plus touché par les accidents du travail. Ces dernières années toutes les innovations de Hussor ont porté sur l'ergonomie et la sécurité. Mais cette fois le fabricant de coffrages métalliques a décidé non pas d'améliorer l'existant, mais de créer un produit totalement nouveau. « L'idée est de concevoir la banche du futur », explique Pierre Weinling, le directeur général de l'entreprise. Le service R&D a fixé un cahier des charges répondant à 4 objectifs concrets : supprimer les huiles de coffrages qui sont appliquées sur les banches pour les décoffrer, supprimer la clé de 36 (qui pèse 2,5 kg) servant à relier les banches entre elles, supprimer la baramine et supprimer les échelles (désormais interdites dans l'industrie, mais pas dans le secteur du bâtiment).

Un consortium créé

Le premier objectif implique de changer de matériau pour la fabrication des banches. C'est pourquoi Hussor s'est rapproché du laboratoire de photochimie et d'ingénierie macromoléculaires (LPIM) de l'Université de Mulhouse, spécialisé dans les polymères, et du laboratoire ICube rattaché à l'Université de Strasbourg, spécialisé dans le béton. Pour répondre aux trois autres objectifs et pour parvenir à l'automatisation de la banche, le fabricant haut-rhinois s'est associé à un bureau d'études basé en Lorraine. Un consortium a été créé au début de l'année. Depuis, le projet est en ordre de marche. Il va durer trois ans. Ergoform est également labellisé par les pôles de compétitivité Fibres-Energivie (à Strasbourg) et Matéralia (à Metz). « C'est un projet innovant à différents titres : au niveau matériau, mécanique et au niveau du pilotage », prévient le directeur général. Le budget total du projet tous partenaires confondus s'élève à 3,7 millions d'euros. Il est financé par des aides publiques à hauteur de 2,1 millions d'euros provenant pour moitié des collectivités locales et pour moitié d'aides de l'Etat au travers d'un FUI (fond unique interministériel).

Des ambitions en France et à l'international

Avec les innovations radicales que doit apporter le projet, Hussor mise sur l'avenir. « L'objectif est de nous différencier et de répondre aux attentes de nos clients. Il sera important pour eux de pouvoir s'appuyer sur un fournisseur qui les aide à progresser dans la prochaine décennie. Ce sera un critère de choix », assure Pierre Weinling. Si le futur produit correspond à de réelles attentes du marché et parvient à résoudre des problèmes sur les chantiers, l'entreprise espère aussi le vendre à l'étranger. Aujourd'hui, Hussor n'exporte que 20% de son chiffre d'affaires en Suisse et dans les Dom-Tom, car la banche métallique est adaptée aux méthodes françaises de construction. Mais si l'innovation Ergoform tient ses promesses, l'entreprise peut gagner des parts de marché à l'export. Sa marge de progression est grande. En 2015, Hussor a réalisé un chiffre d'affaires de 19 millions d'euros. Son niveau d'activité est lié à la courbe des mises en chantier de logements. Cette année, en France, les perspectives sont bonnes, notamment grâce au prolongement de la loi Pinel jusqu'à la fin 2017.

Haut-Rhin # Métallurgie # Innovation