
Suite à la contamination fin février d’une de ses salariées par le coronavirus, le site du groupe pharmaceutique allemand Merck à Molsheim (1 500 collaborateurs ; CA : 1 Md €), dans le Bas-Rhin, s'est vu contraint de prendre des mesures préventives. Revenue de vacances en Italie, cette collaboratrice est la compagne du premier patient déclaré infecté par le Covid-19 en Alsace. Dès que la maladie s’est déclarée auprès de son conjoint, la salariée de Merck a prévenu son employeur. En concertation avec la médecine du travail, l’entreprise a demandé à sa collaboratrice, qui ne présentait pas encore de symptômes, ainsi qu’à quelques personnes de son environnement immédiat de travail, de télétravailler par mesure de précaution.
Assurer la continuité de l’activité
« Nous avons appliqué un accord d’entreprise relatif au télétravail déjà signé avec les partenaires sociaux. Sur les postes qui le permettent, équipés notamment de téléphones et d’ordinateurs portables, l’accord prévoit la possibilité de télétravailler six jours par mois. Dans la pratique, c’est une possibilité utilisée par un bon nombre de nos salariés à raison de deux à trois jours par mois », explique Damien Renaut, directeur des ressources humaines du site Merck de Molsheim, troisième site mondial du fabricant allemand de produits destinés à l’industrie de la santé, des sciences de la vie et des matériaux de haute performance.
Le télétravail, étendu à 600 collaborateurs sur les 1 500 que compte le site, est « une mesure prise pour éloigner le risque de flux sur le site de Molsheim et pour assurer la continuité de l’activité. Nous ne constatons pas d’impact. Par ailleurs, le réseau informatique a été renforcé pour garantir la qualité des échanges », décrit le DRH. La mesure engagée fin février est reconduite jusqu’au 6 mars inclus, « avec un retour progressif sur site dès lundi 9 mars proposé aux salariés si la situation reste telle qu’elle est actuellement », envisage Damien Renaut, qui se dit en contact permanent avec l’Agence Régionale de Santé.
La production préservée
L’activité industrielle n’est quant à elle pas concernée. Cette mesure d’éloignement pour se prémunir du risque d’infection à d’autres zones du site « rassure les collaborateurs », selon la direction des ressources humaines. « Le comité de direction de l’entreprise est soumis à deux exercices de gestion de crise par an, ces simulations ont sans doute permis une forme de réactivité de la part des dirigeants ».
Par ailleurs, le site de Merck n’enregistre pas de conséquence particulière en matière d’approvisionnement ou de sortie des lignes de production.