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GA Smart Building prend pied dans le Grand Paris
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GA Smart Building prend pied dans le Grand Paris

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Depuis le début de l'année 2019, le constructeur toulousain GA Smart Building a gagné deux gros chantiers en région parisienne. La récompense d'un modèle économique original, qui associe la production hors site et une approche globale du projet, de la conception aux travaux.

Projet phare du dispositif "Réinventer Paris", la Cité Universelle de la porte de Pantin sera une vitrine pour le constructeur toulousain GA Smart Building, promoteur et constructeur de ce chantier de 150 M€ — Photo : © LMNB Rendering pour Baumschlager Eberle Architekten et INEDIT

Avec l'extension du centre anti-cancer Gustave Roussy, à Villejuif (Val-de-Marne), l'entreprise de construction GA Smart Building (650 salariés, CA 2018 : 300 M€) a enregistré le mois dernier un beau contrat en Île-de-France. Le deuxième de l'année après le chantier de la Cité Universelle de Paris remporté en janvier. Les budgets associés sont conséquents : 50 M€ pour le projet Gustave Roussy (équipements compris), 150 M€ pour la Cité Universelle.

Pour le groupe toulousain né en 1875, ces contrats signent la réussite d'un pari technique et économique entamé dans les années 1970 : la construction dite modulaire ou « hors site », privilégiant la préfabrication en usine de la structure du bâtiment, ensuite assemblée sur site. Une configuration idéale dans l'environnement urbain très dense du Grand Paris, puisqu'elle limite la durée du chantier et la rotation des camions. « Cette approche industrielle permet une mise en oeuvre rapide avec seulement douze mois de travaux pour l'extension du centre anti-cancer Gustave Roussy, tout en limitant au maximum les nuisances, notamment pour les riverains », résume Kader Guettou, directeur général adjoint au pôle Entreprises de GA.

Acquisition dans le bois

La production se répartit entre les huit usines du groupe en France, dont les sites pilotes Prega et Equilab à Labège, et s'appuie sur une R&D qui mobilise chaque année plus de 2 M€. GA est aussi en pointe sur le recours à la maquette numérique, ou BIM, qui facilite le suivi des projets de la conception à l'exploitation. Le groupe toulousain a d'ailleurs créé une formation en ligne pour aider les acteurs du BTP à se lancer dans le BIM : près de 8 000 personnes en ont bénéficié en 2018. La stratégie d'innovation se décline aussi dans les partenariats conclus avec l'Insa Toulouse ou l'IoT Valley.

En rachetant Ossabois il y a un an, GA Smart Building s'est aussi positionné sur le marché des bâtiments bois. « La filière a une responsabilité collective pour limiter l'empreinte carbone des constructions, et le bois reste la meilleure réponse à ce défi environnemental, indique Sébastien Matty, PDG du groupe. L'acquisition d'Ossabois nous permet aussi de nous développer sur le résidentiel et les projets mixtes. » La Cité Universelle est l'illustration de ces synergies, avec une structure alliant le bois et le béton sur les 30 000 m2 du chantier. De même, GA intègre désormais dans ses projets béton des techniques déjà éprouvées dans la construction modulaire bois, comme le montage de blocs sanitaires finis.

Indépendance capitalistique

Accompagné par Bpifrance dans le cadre de son "accélérateur ETI", GA Smart Building a connu ces cinq dernières années une trajectoire de croissance de 25 % par an, qu'il entend maintenir. En 2017, les salariés sont devenus majoritaires dans le capital, à hauteur de 60 %. « Nous sommes convaincus que ce schéma est le plus épanouissant pour les collaborateurs, et donc le plus favorable à la réussite du groupe. À moyen terme, cette indépendance capitalistique nous permet de dérouler une stratégie pérenne sur nos choix industriels », assure Sébastien Matty.

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