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Catherine Gay (Aéroport Toulouse-Blagnac) : « Accélérer la croissance du trafic international »
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Catherine Gay directrice du développement d'ATB Catherine Gay (Aéroport Toulouse-Blagnac) : « Accélérer la croissance du trafic international »

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À l’image de la ligne Toulouse-Montréal récemment ouverte par Air Canada, l’Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB) mise sur la création de nouvelles liaisons long-courrier vers l’Asie, le Moyen-Orient et l’Amérique du Nord pour booster sa croissance. Précisions avec Catherine Gay, directrice du développement d’ATB.

La part des compagnies low-cost dans l'activité de l'aéroport Toulouse-Blagnac devrait atteindre les 50% en 2020 — Photo : Aéroport de Toulouse-Blagnac

Le Journal des Entreprises : Après une croissance de 4 % en 2018, le trafic passagers de l’Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB) a augmenté sensiblement moins vite au premier semestre (+0,6 %). Quel regard portez-vous sur cet exercice 2019 ?

Catherine Gay : Nous sommes indéniablement dans une année de consolidation. Nous anticipons toutefois une croissance de 2,5 % à 3 % du trafic, ce qui devrait nous faire frôler la barre des 10 millions de passagers en 2019. Cette croissance se fera sur les quatre derniers mois de l’année, avec l’ouverture, depuis le 2 septembre, de la base Ryanair, qui apporte 11 nouvelles destinations aux 9 existantes, puis fin octobre de deux nouvelles destinations Easyjet. Easyjet aura toujours quatre appareils basés à Toulouse, mais deux d’entre eux seront désormais des A320 pour desservir des aéroports plus lointains, à commencer par la ligne vers Tel-Aviv qui ouvrira fin octobre.

Le low cost reste donc le moteur de la croissance de l’aéroport ?

C.G. : Les compagnies low cost cumulent déjà 46 % de parts de marché sur ATB, et nous pensons que la barre des 50 % sera atteinte en 2020. Outre Easyjet et Ryanair, nous comptons beaucoup sur Volotea, qui dessert 27 destinations au départ de Toulouse, avec une approche plus saisonnière. Il nous reste à attirer d’autres compagnies low cost.

Il y a notamment des développements à prévoir sur l’Europe du nord et l’Europe de l’est, deux zones géographiques qui nous font défaut aujourd’hui. Cela renvoie à un problème plus général de promotion de Toulouse et de la région Occitanie, qui sont perçues, dans ces pays, comme des destinations avant tout économiques. L’enjeu est de les promouvoir pour leur intérêt touristique, au même titre que les régions littorales. Vienne ou Moscou figurent parmi nos objectifs. Le segment business n’est pas oublié : une ligne directe vers Brême, en Allemagne, a été ouverte au printemps par British Airways, afin de relier deux pôles majeurs pour Airbus.

En mai, un vol direct a été mis en place pour la première fois depuis le Japon. Qu’en est-il de la stratégie long-courrier ?

C.G. : Les discussions sont avancées avec Qatar Airways pour développer, dès 2020, de nouvelles lignes vers les pays du Golfe et l’Asie du sud-est. Nous travaillons toujours sur deux destinations prioritaires en Chine, à horizon 2021 : Chengdou, capitale du Sichuan jumelée avec l’Occitanie, et Tianjin, ville proche de Pékin où est installé Airbus. Il s’agirait de vols directs, en liaison avec des tour-opérateurs chinois. Côté Amérique du nord, le projet de vols directs pour New York est toujours d’actualité, et les discussions avancent avec Air Canada, qui vient d'ouvrir une liaison permanente Toulouse-Montréal avec l'objectif de développer d'autres correspondances avec les États-Unis et le Canada.

Les investissements ont été nombreux ces dernières années, qu’il s’agisse de la zone unique de contrôle, du développement du duty-free ou encore du salon Croix du Sud. Nous disposons aussi d’une offre hôtelière connectée qui fait l’unanimité au sein de notre clientèle. Nous nous situons désormais dans les standards des aéroports internationaux, et l’objectif est clairement d’accélérer la croissance du trafic international.

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