
La petite dernière s’appelle EXO42. Il s’agit d’une machine bien plus grosse que celles conçues jusqu’alors par Volumic 3D (17 collaborateurs, CA 2022 : 2,2 M€). De quoi imprimer une jante de voiture. Avec ce nouveau modèle, l’entreprise niçoise fondée il y a dix ans par Stéphane Malausséna et Gérard Luppino, est bien armée pour partir à l’étranger.
Elle se lance en effet en Allemagne, Espagne, Italie, Suisse, Belgique et Luxembourg, avant de viser le continent nord-américain. Le tout sur le même modèle qu’en France, via des revendeurs partenaires. "Nous voulons nous installer progressivement, prendre le temps de nous ancrer, explique Stéphane Malausséna. Nous ne sommes pas dans de la tech qui peut être rapidement déployée. Nos clients doivent être accompagnés par du service, du conseil, de la maintenance. Il faut avoir des relations, des accords sur place. Il faut serrer la main de quelqu’un. C’est le propre du hardware et du B to B. L’objectif est qu’à terme, à horizon 2025, au moins 50 % des ventes soient réalisées à l’étranger."
Produire en petites séries
En France, les imprimantes de Volumic 3D équipent plus de 2 000 sites. Reconnues pour leurs performances (vitesse, qualité) et leur endurance, surtout en comparaison de marques asiatiques, elles participent aux processus industriels Thales, Airbus, Evian, Stellantis, Michelin, Virbac ou Decathlon. "Nous avons des clients dans tous les secteurs, reprend le dirigeant. Jusqu’à présent, ils utilisaient surtout l’impression 3D pour du prototypage ou la fabrication de pièces occasionnelles mais depuis un an, la tendance est la production. Jusqu’à 1 000 ou 2 000 exemplaires, produire des pièces en 3D peut être tout à fait rentable."
Les clients de Volumic 3D peuvent alors s’appuyer sur la Ferme 3D basée à Saint-Rémy-de-Provence où tournent une quarantaine de machines 24 heures sur 24 précisément pour la fabrication de petites pièces. Un bras robot retire même automatiquement les éléments arrivés au terme de leur fabrication et lance les suivantes. "Cela permet de proposer aussi la livraison progressive, au fur et à mesure de la fabrication. Les clients peuvent être opérationnels plus tôt."
80 matériaux imprimables
Plus rapide, moins coûteuse, offrant la possibilité d’une production locale, la fabrication additive est aussi portée par la transition écologique. Près de 80 matériaux peuvent être imprimés sur les machines de Volumic 3D dont les plus récents sont la céramique et l’acier inoxydable. Bon nombre sont biosourcés, des plus classiques, comme le PLA, plastique biodégradable, aux plus originaux comme le blé, le bois, le marc de café, les coquilles d’huîtres ou les filets de pêche, récupérés au large des côtes bretonnes. "Tout cela est encore avant-gardiste, mais on sait que ça ne le reste jamais longtemps, analyse Stéphane Malausséna. Cela fait huit ans que nous proposons du PLA issu d’amidon de maïs, et en quelques années, il est devenu un standard dans l’industrie, comme l’aéronautique par exemple renforcé par des fibres carbones. Aujourd’hui, 70 % de tout ce qui est imprimé en 3D l’est en PLA. Les industriels nous demandent même aujourd’hui des filaments déjà recyclés et utilisés une première fois."