Depuis maintenant 140 ans, l'entreprise marseillaise Milhe et Avons, créée en 1876 par Françoise Milhe, arrière-grand mère de l'actuel P-dg, a évolué et progressé au grès des différentes modes concernant les sacs d'emballage. Papier et plastique ont régulièrement alterné. La nouvelle loi de 2016 sur les emballages plastiques constitue un nouveau rebondissement que l'entreprise a largement anticipé. « A l'origine l'entreprise a commencé par fabriquer des sacs en papier, produits à la main. L'automatisation a commencé dans les années 1900 et, bien sûr, les années 1960 ont vu le développement du traditionnel sac en plastique, symbole de la société de consommation », rappelle Olivier Milhe, directeur commercial de l'entreprise. « La fin du sac plastique remonte en fait à 2003/2005, date à laquelle Edouard Leclerc annonce l'arrêt de la distribution gratuite des sacs », commence le dirigeant, rappelant que son entreprise sert la grande distribution et les commerçants de détail.
La restauration à emporter, un créneau en pleine croissance
« La boutique représente encore 45% de notre activité. Mais ce sont des points de vente qui souffrent, notamment à cause de la consommation en ligne sur internet. Aujourd'hui 30 à 40% du passage client échappe aux boutiques ». Milhe et Avons s'est alors positionnée sur un nouveau créneau, la vente à emporter. « C'est une activité en réelle explosion. Tout a changé dans ce métier ». Actuellement, la production de sacs de l'entreprise est répartie à 70% pour les emballages papier et 30% pour le plastique. « Nous croyons beaucoup aux sacs papier. Pour nous, c'est un retour aux sources. Nous nous présentons comme concepteur d'une gamme de sacs. La chaîne graphique est ainsi un maillon clé de notre activité. Nous disposons ainsi en stock de 13.000 pochettes clients prêtes à être réimprimées ». Milhe et Avons compte 4.000 clients actifs. L'entreprise vient ainsi d'investir dans une troisième ligne de fabrication de sacs papier. Pour Olivier Milhe, dans les prochaines années, la répartition papier/plastique devrait tendre vers 90/10. « La loi va réduire de 50% la distribution de sacs. Sur les 50% restant, 15% vont se transformer en sacs papier, plus écolo, plus dans l'air du temps. Nous faisons vraiment le pari du développement des produits en papier ». 30% vont par ailleurs se transformer en sacs plastiques plus épais et 5% en cabas largement réutilisables, en polypropylène tissé, non tissé, en coton ou en toile de jute. Actuellement, la grande distribution ne représente que 10% du chiffre d'affaires de l'entreprise. « Nous sommes largement positionnés sur le commerce de proximité : boutiques de prêt à porter, de maison et objets, bazar et bricolage ou encore de bijouterie fantaisie. Nous vendons en direct au travers d'une équipe de 22 commerciaux et sur de nombreux salons professionnels auxquels nous participons ». 30% des clients sont toutefois des franchiseurs. « Nous allons chercher 70% de nos clients, un par un. Nous sommes sur un métier où la concurrence est multiple. Nous allons nous retrouver frontalement face à des hyperspécialistes dans chacun de nos créneaux. Ce qui nous permet de faire face, c'est notre effet de gamme. Nous représentons 2% des achats d'un commerce. Nous ne sommes pas un problème prioritaire. Pour se démarquer, il faut être force de propositions pour que l'emballage soit vraiment une aide à la vente ».
Une direction familiale
L'entreprise est aujourd'hui dirigée par Michel Milhe, le père d'Olivier Milhe. Le dirigeant envisage son départ à la retraite pour 2018. « Mon frère Thomas, qui a travaillé pendant quinze ans chez Daher, nous rejoint courant septembre avec pour objectif de passer à la direction générale de l'entreprise que nous dirigerions alors tous les deux, en tandem. Notre entreprise est restée familiale. Nous sommes actuellement six cousins, dont deux travaillent dans l'entreprise et nous avons instauré un conseil d'administration familial. La réussite de l'entreprise passe par l'implication de l'ensemble des actionnaires familiaux ».
Milhe et Avons
(Marseille) Michel Milhe 90 salariés CA : 22 millions d'euros 04 91 10 66 66 www.milheetavons.com
