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Coronavirus : le fabricant d’emballages Milhe & Avons adapte sa production au jour le jour
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Coronavirus : le fabricant d’emballages Milhe & Avons adapte sa production au jour le jour

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Le fabricant marseillais de sacs et d’emballages personnalisés pour les commerces Milhe & Avons poursuit son activité, bien que 50 % de ses clients aient dû fermer depuis 15 jours.

L'entreprise marseillaise Milhe & Avons compte une centaine de salariés — Photo : DR

La société marseillaise Milhe & Avons, qui a vu le jour en 1876, est spécialisée dans la fabrication de sacs et d’emballages personnalisés, notamment pour les commerces de proximité. Les boutiques de prêt-à-porter, de maison et objets, bazar et bricolage, bijouteries fantaisie, mais également les commerces de produits alimentaires comme les boucheries et boulangeries. « Nous faisons partie du deuxième cercle dont a parlé le président Macron. Nous sommes aux côtés des commerçants alimentaires, de la grande distribution et des pharmacies en leur proposant des emballages pour leurs produits, notamment les papiers de contact alimentaire », explique Olivier Milhe, directeur commercial de l’entreprise (26 M€ de CA, 90 salariés). « Nous sommes aujourd’hui dans un environnement économique très dégradé. Du jour au lendemain, les boutiques non alimentaires, qui représentent 50 % de notre chiffre d’affaires, se sont arrêtées et, dans l’alimentaire, le chiffre d’affaires de nos clients s’est considérablement réduit. Certaines boulangeries ont perdu jusqu’à 70 % de leur activité. Nous ne faisons par exemple plus de boîtes pour les gâteaux. »

Les salariés volontaires pour poursuivre l’activité

Face à la situation, Milhe & Avons a toutefois pris le parti de poursuivre son activité. « Sur les quinze premiers jours de confinement, nous avons mis quelques personnes en chômage partiel (accueil, pôle graphisme) mais, le reste des employés travaille, dont 60 % sur place dans l’atelier de fabrication. Nous avons continué à produire ce qui avait été commandé avant le confinement et nous n’avons pas encore activé les aides de l’État. Nous allons nous adapter à la situation et à la réalité des contraintes au cours du mois d’avril. En interne, tous les salariés ont été volontaires pour poursuivre l’activité ».

L’entreprise est toutefois confrontée à un carnet de commandes en baisse de 50 %. « Pour le moment, l’atelier peut fonctionner. Nous recevons la matière première et nous pouvons livrer nos clients. Si les transports venaient à s’arrêter, nous serions en très mauvaise posture. D’ailleurs, à ce titre, La Poste ne joue vraiment pas son rôle et c’est honteux. En cette période de solidarité, le retrait des postiers est très discutable, alors que ce service public est nécessaire au bon fonctionnement du pays », commente le dirigeant.

« Toute l’économie peut s’écrouler »

Milhe & Avons mise sur une sortie de confinement pour le début du mois de mai. « Après ces deux mois de forte baisse, l’activité ne va pas reprendre immédiatement. Nous pouvons surmonter deux à trois mois de réduction de chiffre d’affaires, mais cela représente près de dix années de mise en réserve d’une partie du résultat de l’entreprise. C’est une situation invraisemblable… » Pour Olivier Milhe, tout va se jouer sur la capacité des entreprises à disposer de trésorerie. « C’est un devoir collectif. L’État a mis en place des solutions, mais chacun doit payer ses factures. Nous réglons tous nos fournisseurs depuis le début de la crise. Tout le monde doit faire de même. Si nos clients ne nous payent pas, nous ne tiendrons pas longtemps. C’est inenvisageable. Toute l’économie peut s’écrouler. Nous attendons maintenant les décrets pour voir comment l’État va prendre en charge les entreprises et, en fonction de la réalité de nos encaissements pour la suite du confinement, nous verrons si nous sollicitons de l’aide. Il est essentiel d’avoir une vision claire de sa trésorerie », conclut le dirigeant.

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