McArthurGlen Provence : « Nous attirons une clientèle qui ne venait pas sur le territoire »
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McArthurGlen Provence : « Nous attirons une clientèle qui ne venait pas sur le territoire »

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Michela Frattini, directrice de Mc ArthurGlen Provence, dresse le bilan du village de marques près de deux ans après son installation à Miramas. Avec 2,5 millions de visiteurs par an, un chiffre au-dessus des prévisions, le site se veut bien plus qu’une simple destination shopping et se positionne comme un véritable acteur du tourisme attirant des visiteurs nationaux, mais également internationaux. Chinois et russes en tête…

Le village de marques de Miramas propose 25 000 m² de surface commerciale — Photo : Photo : D.Gz.

Le Journal des Entreprises : En quoi un village de marques comme McArthurGlen Provence se différencie-t-il d’un simple centre commercial ?

Michela Frattini : Nous ne sommes pas un centre commercial, mais un village de marques. Un centre commercial associe une galerie marchande à un hypermarché et vise une zone de chalandise située à 20 minutes. Les gens y viennent régulièrement pour faire leurs courses et principalement de l’alimentaire. Chez McArthurGlen Provence, nous n’avons que très peu d’alimentaire (Haribo, Lindt…) et notre vocation est régionale, nationale, internationale. Le concept est différent, car dans nos boutiques ne sont disponibles que les invendus des collections de l’année précédente, avec une décote d’au moins 30 %. Notre positionnement en gamme est également différent. Ici nous visons le premium et le luxe. Nous ne sommes pas là pour prendre des parts de marché aux commerces classiques, mais, au contraire, pour attirer une clientèle qui ne venait pas sur le territoire.

Peut-on dire que vous contribuez au tourisme dans les Bouches-du-Rhône ?

M. F. : 130 nationalités viennent en effet se promener dans nos allées. Les Belges sont les tout premiers visiteurs. Suivent les Allemands et les Anglais. Les Chinois sont les premiers non européens à fréquenter le site. Nous travaillons avec des agences de tourisme, en Chine et en Corée et nous contribuons à faire venir des touristes supplémentaires en Provence. Nous avons enregistré 2,5 millions de visiteurs en 2018. En comparaison, le village de marques de Troyes, qui existe depuis 24 ans maintenant, draine 3,5 millions de visiteurs. Notre challenge est de dépasser ce seuil d’ici trois à quatre ans. Nous avons la chance d’être positionné dans une région qui attire du monde en été. Mais nos scores de fréquentation ne sont pas liés à cette saison. Notre journée la plus importante en termes de trafic et de chiffre d’affaires est le premier samedi des soldes d’hiver.

Quel est le modèle économique d’un village comme celui-ci ?

M. F. : Le panier moyen dépensé dans le village est de 150 euros, ce qui est un montant assez élevé par rapport à d’autres sites. Les loyers des boutiques sont indexés par rapport au chiffre d’affaires réalisé. Nous prenons un pourcentage sur les recettes. Notre intérêt converge donc avec celui des marques. L’objectif est que les clients viennent, qu’ils soient contents et qu’ils trouvent ce dont ils ont besoin. La question des stocks est ainsi essentielle. Le village, au global, emploie 700 salariés. Un chiffre qui s’accroît d’une centaine de personnes durant l’été. Avant même l’ouverture du village, nous avons mis en place des formations avec Pôle Emploi. 1 500 personnes ont pu bénéficier de formation et un job dating a permis le recrutement de 450 personnes. Nous proposons par ailleurs des formations spécifiques pour des personnes en reconversion et nous préparons au diplôme « vendeur d’excellence ». 12 personnes ont été diplômées et ont trouvé un travail. Une nouvelle session diplômante va être mise en place, tournée vers les métiers de la restauration.

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