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Mathez : "Quatre de nos cadres vont reprendre la direction du groupe"
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Pierre Mathez PDG de Mathez Freight & Compliance "Quatre de nos cadres vont reprendre la direction du groupe"

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Tout juste devenu Mathez Freight & Compliance, le groupe de transport niçois amorce un changement dans la continuité. Le PDG du groupe, Pierre Mathez, et ses associés se préparent à passer la relève à quatre de leurs cadres.

Pierre Mathez, PDG de Mathez Freight & Compliance — Photo : DR

Pourquoi le groupe Mathez est-il récemment devenu Mathez Freight et Compliance ?

Nous avons quinze agences en France, une à Monaco, 162 salariés et six sociétés pour un chiffre d’affaires de 34,5 millions d’euros. Nous regroupons plus de vingt métiers : organisation du transport aérien et maritime dans toute la France et 195 pays, logistique des expositions et grands évènements, transport d’œuvres d’art, pièces aéronautiques, prothèses dentaires… Nous sommes représentants en douane enregistrés, nous sécurisons les procédures douanières pour les PME… Chaque métier avait son nom, son logo, il fallait homogénéiser le tout. Un seul logo abrite désormais deux marques et pôles distincts : Mathez Freight & Compliance.

Vous allez passer le flambeau à quatre de vos cadres. Comment cette transition s’opère-t-elle ?

Avec Marc Fagnen et mon épouse, nous dirigeons le groupe depuis 1986, à la suite de mon père qui l’a fondé en 1950. Nous recevons souvent des offres de reprise mais nous ne sommes pas attirés par le gain. Nous avons toujours été là pour rendre service. Nous avons sélectionné quatre collaborateurs : Marion Sabatier prendra la direction administrative et financière, Frédéric Mercier et Alexandre Hiernaux la direction de l’activité logistique et Nicolas d’Asta, la direction des activités réglementaires. J’avais ce projet en tête depuis très longtemps mais nous l’avons vraiment entamé en 2019. Nous leur laisserons la direction fin 2021 et une partie des actions fin 2022, tout en restant majoritaires.

Comment définissez-vous la "culture mathezienne" que veulent poursuivre les futurs dirigeants ?

Quand Marion Sabatier est entrée dans le groupe en 1993, mon père faisait encore quelques visites au siège. Elle a vite compris avec lui l’esprit de l’entreprise et l’a transmis aux autres. Nous sommes une société sérieuse qui s’appuie sur l’éthique, l’honnêteté, le travail, c’est pour cela qu’elle est saine. Cela nous a toujours porté chance. On nous a fait beaucoup de crasses, mais nous avons toujours réussi à surmonter ces problèmes. Je laisse les clés sereinement.

Comment le groupe a-t-il traversé la crise sanitaire et le Brexit ?

Grâce aux aides gouvernementales, au PGE, au chômage technique. Nos deux secteurs les plus touchés sont l’événementiel et les croisières. Le reste s’en est bien sorti. Grâce notamment à la création d’une cellule EPI pour importer des masques, ce qui était impossible au départ. De même pour le Brexit, nous avons créé une cellule dédiée et embauché cinq déclarants de douane. Comme avant 1993 ! L’année a donc été plutôt bonne.

Quelles sont les perspectives pour 2021 ?

Nous restons sur les mêmes perspectives et budgets. Il faut juste que les avions reviennent. Comme je le dis toujours : le passager d’abord, le fret suit. Je me suis toujours battu pour que le fret soit reconnu. Il représente 10 à 15 % de la rentabilité d’un vol. Emirates l’a bien compris qui charge à l’aéroport de Nice ce qui vient de Marseille ou d’Italie. À Nice, nous travaillons beaucoup avec les professionnels des parfums et arômes. Il nous faut nous organiser sur des plateformes où les avions cargos se posent. Mais je suis toujours optimiste. 2021 sera une année positive.

Nice # Maritime # Logistique # Aérien # Transport # Reprise