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Le 2CV - Méhari Club de Cassis mise sur la conversion électrique des véhicules
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Le 2CV - Méhari Club de Cassis mise sur la conversion électrique des véhicules

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Le 2CV - Méhari Club de Cassis, qui a lancé voici maintenant deux ans une Méhari électrique, a élaboré un kit de conversion thermique/électrique et milite au sein de l’association AIRe pour que cette pratique soit acceptée par la réglementation française.

Stéphane Wimez (notre photo) et Julien Wagner ont repris le Méhari Club depuis cinq ans — Photo : D.R.

Installé à Cassis depuis les années 1990, la société 2CV - Méhari Club tire son chiffre d’affaires de deux activités. D’une part, la fabrication de Méhari et de 2CV, et, d’autre part la fabrication et la vente de pièces détachées neuves destinées aux propriétaires de ces véhicules. « Cette seconde activité est vraiment notre cœur de métier. Nous sommes aujourd’hui la seule société à être partenaire Citroën et à vendre des pièces d’origine », confie Bertrand Bruna, responsable marketing de l’entreprise, dirigée depuis cinq ans par Stéphane Wimez et Julien Wagner. Le 2CV – Méhari club commercialise ses produits via deux catalogues papier et via son site internet, entièrement relooké depuis deux ans. Un réseau de distributeur et de 350 points relais (essentiellement des garages) en France et de sept distributeurs à l’international vient compléter le dispositif, démontrant que malgré son nom lié à la commune de Cassis, l’entreprise se positionne bien plus largement.

Tout à commencé à Cassis dans les années 1980 avec la famille Marques qui, détenant un garage, s’était amusée à relooker de vieilles Méhari militaires. Une initiative qui avait séduit le directeur général de Citroën. Tant et si bien qu’en 1992, lorsque le constructeur a choisi d’arrêter la production de cette gamme, le Méhari Club a signé son premier contrat d’exploitation pour la distribution de pièces d’origine. Les outillages utilisés par Citroën ont été cédés à l’entreprise cassidaine qui a également, à chaque fois qu’un sous-traitant a fermé ses portes, récupéré l’ensemble des machines disponibles, lui permettant aujourd’hui de pouvoir reconstruire 100 % des pièces neuves. En 2001, le Méhari Club a signé son second contrat de partenariat après l’arrêt de la production de la 2CV.

L’Eden, une Méhari électrique

En marge de cette activité de pièces détachées, la société produit en moyenne trois véhicules par mois. « Notre carnet de commandes est plein jusqu’en mai 2020 », souligne Bertrand Bruna. La production de nouveaux véhicules est toutefois limitée. « Nous ne pouvons créer de nouvelles cartes grises puisque les véhicules ne sont plus en production. Le parc de Méhari et de 2CV demeure donc identique (soit 144 953 Méharis et plus de 5,1 millions d’exemplaires de la 2 CV qui fait partie des dix voitures françaises les plus vendues de l’histoire, NDLR)».

Il y a maintenant trois ans, l’entreprise a lancé l’Eden, une Méhari électrique. « Petit à petit, les véhicules thermiques anciens seront de moins en moins autorisés à rouler. Un nouveau marché s'ouvre avec l’électrique… D’autant que nous n’avons pas dans ce cadre-là de contraintes de cartes grises. Il s’agit réellement de nouveaux véhicules dont la production n’est pas limitée ». 100 km d’autonomie, des batteries rechargeables en 3 h 30 à partir d’une prise classique, personnalisation complète du véhicule : la Méhari électrique présente des atouts incontestables qui ont d’ores et déjà séduit une quarantaine de particuliers en deux ans. « Le tarif est identique pour le thermique et l’électrique. Nous conseillons au client de venir tester les véhicules sur place et de faire son choix ».

Convertir le thermique en électrique

L’entreprise a donc élargi sa gamme au travers de la production de véhicules électriques. Mais les dirigeants ont voulu aller plus loin et le Méhari club a ainsi mis au point un kit de conversion, permettant de transformer un véhicule thermique en véhicule électrique. « Nous avons voulu montrer notre capacité à modifier une voiture. Les propriétaires de tous ces véhicules thermiques, qui vont petit à petit avoir de plus en plus de mal à rouler pour des raisons d’environnement, ont souvent un attachement sentimental à leur Méhari ou leur 2 CV. La conversion permettrait de leur redonner une seconde vie », explique Bertrand Bruna.

Seul bémol à cet axe de développement : pour l’instant la conversion, autorisée par exemple en Angleterre, l’Irlande ou en Allemagne, est interdite en France. Le Méhari club fait ainsi partie de l’association AIRe qui milite pour que la conversion des véhicules thermiques en véhicules électriques entre enfin dans la réglementation française. « Une véritable opportunité économique qui permettrait de créer plus de 5 500 emplois si seulement 0,15 % du parc roulant bénéficiait de cette conversion ». Pour l’heure, l’entreprise mise sur son positionnement à l’international et la présence de ses distributeurs en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Espagne, en Belgique, au Portugal et au Canada.

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