«Une année charnière». C'est ainsi que Jean-Michel Berud, président de la société marseillaise Jifmar Offshore Services, a vécu 2011. Et pour cause. En un an, le spécialiste des solutions maritimes intégrées a investi une enveloppe globale de 4,5M€, a réalisé sa première opération de croissance externe en rachetant le chantier naval Littoral, implanté à Marseillan, et a renouvelé ses grands contrats historiques. «Nous avons clairement changé de taille», se réjouit Jean-Michel Berud, dont la société a en effet presque triplé d'envergure en l'espace de deux ans, passant de 4M€ à 10,25M€ de CA entre2009 et2011. Un élan vertueux qui pourrait bien se poursuivre cette année pour l'entreprise phocéenne, dont les cartons regorgent de projets ambitieux. Implantations à l'international, nouvelles opérations de croissance externe et concrétisation du dossier "navire du futur"... : les prochains mois promettent d'être chargés pour la société implantée dans le 16e arrondissement de Marseille.
Six bateaux et cinq robots
Fondée en 2005 par deux anciens des groupes Louis Dreyfus et Thales, Michel Berud et Foad Zahedi, la société Jifmar est positionnée sur le créneau du multiservice offshore à destination des grands comptes des secteurs du pétrole et du gaz (à 60%), de la défense (à 25%), et, de manière plus marginale, des énergies marines renouvelables. Disposant d'une flotte de six bateaux et de cinq robots (dont trois peuvent descendre jusqu'à 2.000 mètres de profondeur), l'entreprise offre un spectre de prestations très large. De la maintenance de terminaux pétroliers à la récupération d'objets, en passant par la pose de câbles de télécommunication sous-marins et le renflouage. «Notre tout premier contrat, nous l'avons signé avec Total, pour son site de Port-La-Nouvelle, rappelle Michel Berud. Il s'agissait de la maintenance de son terminal pétrolier. Ce contrat, qui a été exploité pendant six ans, vient d'être renouvelé pour trois ans». Un signe fort pour l'entreprise, qui, au fil des années, a su tisser des liens solides avec des donneurs d'ordre de premier plan.
Croissance à l'international
Récupération d'objets pour la Direction générale de l'armement (DGA), maintenance de terminaux pétroliers en Algérie pour la Sonatrach et à Mayotte pour Total, remorquage de sous-marins pour la DCNS, entretien de parcs éoliens offshore au Danemark, en Allemagne et en Irlande...: les activités de Jifmar sont par essence internationales. L'export représente ainsi 40% du chiffre d'affaires de la société. «Sur nos métiers, le marché français n'est pas vraiment porteur, estime Michel Berud. L'international est par conséquent la clé de notre croissance. Et cette tendance est destinée à s'accentuer encore dans les prochaines années». Jifmar envisage ainsi de déployer ses actions dans le monde entier. «Nous disposons d'une filiale en Algérie depuis 2010, qui regroupe à ce jour cinq salariés, mais qui pourrait en compter 35 si nous remportons un contrat important», souligne Michel Berud, qui évoque d'autres dossiers brûlants, notamment en Irak, en Côte d'Ivoire et en Amérique du Sud.
Croissances externes et navire du futur
Mais si le développement de la société devrait bel et bien passer par un déploiement international, Jifmar n'en oublie pas l'option croissances externes. «Nous étudions actuellement une opportunité de rachat, qui concernerait une ou deux sociétés», glisse prudemment Michel Berud. Il s'agirait pour l'entreprise de la deuxième opération de ce type, puisque Jifmar a déjà racheté en 2011 le chantier naval Littoral, spécialisé dans la construction de navires aluminium de 6 à 25 mètres. Sans oublier un autre projet ambitieux porté par l'entreprise dans le cadre de l'appel à manifestation d'intérêt "Navires du futur" lancé par l'Ademe: la création du Jif Crew Cat, un navire dédié à la maintenance des éoliennes offshore. Un projet fraîchement labellisé par le Pôle Mer Paca.
Jifmar Offshore Services
Marseille Jean-Michel Berud 60 salariés CA 2011: 10,25M€ 04 86 82 03 60 www.jifmar.fr
