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Coronavirus : la PME Dullac adapte son outil de production pour proposer des hygiaphones
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Coronavirus : la PME Dullac adapte son outil de production pour proposer des hygiaphones

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Spécialiste des objets publicitaires, la PME toulonnaise Dullac a adapté son outil de production pour proposer des hygiaphones et ainsi maintenir une petite activité. Si, pour l'heure, sa trésorerie lui permet de tenir, son dirigeant Pierre Fridrici craint que la reprise ne soit pas au rendez-vous pour son secteur d'activité.

Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, la PME Dullac, spécialisée dans la signalétique et l'objet publicitaire a décidé de fabriquer des hygiaphones — Photo : Dullac

Au sein de la PME toulonnaise Dullac, spécialiste de l’objet publicitaire, le confinement a signé l’arrêt brutal de toute activité. « Nous obéissons à des cycles de production et de décision très courts et nous sommes bien sûr très liés à la tenue d’événements et à la communication en général. Nous sommes ainsi tombés à 8 % du chiffre d’affaires habituel (CA 2019 : 2,70 M€) au cours de la première semaine de confinement », raconte Pierre Fridrici, l’un des deux cogérants de l’entreprise.

Un modèle d’hygiaphone simple et à moindre coût

Cette même semaine, le dirigeant découvre dans la presse l’expérience d’un entrepreneur, qui s’est lancé dans la production d’hygiaphones. « Nous avons alors décidé d’explorer cette piste pour proposer un modèle plus simple et à moindre coût (47,50 euros, NDLR). Après une matinée de travail avec notre bureau d’études, nous avons mis au point deux produits », détaille le dirigeant.

Le lendemain, il publiait un post sur Facebook. « Nous nous sommes fait lyncher. J’ai découvert la bêtise humaine. » La nouvelle est aussi largement partagée et Dullac réalise trente ventes via le réseau social avant de mettre à jour son propre site internet. « Le jour suivant, nous avons enregistré 218 ventes, puis 1 000 commandes en deux jours pour des banques, des enseignes comme Office Dépôt, des pharmacies, des boulangeries, des Ehpad ou des résidences pour séniors », détaille Pierre Fridrici.

Une partie de l’effectif maintenue

Depuis l’activité est repartie dans les ateliers de Dullac et deux salariés sont occupés autour de la machine de découpe de plexiglas, une machine dans laquelle l’entreprise avait investi 300 000 euros l’année dernière. « La boutique tourne à nouveau et les machines aussi, néanmoins, nous accuserons le coup de la crise, et ceci malgré une croissance avoisinant les 50 % depuis le début de l’année. » Mais c’était avant le coronavirus. « Grâce aux hygiaphones, nous limiterons la casse et devrions enregistrer une baisse d’environ 20 % : c’est grave mais pas aussi brutal que ce que nous aurions pu craindre lors de la fermeture contrainte quelques jours plus tôt », ajoute l’entrepreneur.

Pour permettre à l’entreprise Dullac de faire face à la tempête, seule une partie de l’effectif (20 personnes habituellement) est maintenue : deux salariés sont dans l’atelier, le service administratif est en télétravail et les commerciaux sont à l’arrêt. Du côté de la trésorerie, Pierre Fridrici confie pouvoir amortir le choc pour le moment : les échéances de son prêt auprès de Bpifrance ont été automatiquement reportées, la banque a doublé ses encours. « L’entreprise se porte bien et quand je vois en plus comment les banques se démènent, je suis confiant. Nous avons de quoi tenir deux à trois mois. »

La reprise l’inquiète davantage car elle interviendra en mai, juin et juillet, qui sont habituellement de très gros mois pour son entreprise et il sait bien que les premiers budgets qui seront coupés seront la communication et la publicité par l’objet… « Une erreur, estime-t-il, car il faut être prêt pour s’afficher et briller le jour où ça repart." »

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