Occitanie
MedXCell, Arcadie, Liebherr, PPG : les investissements qui marqueront 2023 en Occitanie
Occitanie # Investissement

MedXCell, Arcadie, Liebherr, PPG : les investissements qui marqueront 2023 en Occitanie

S'abonner

Malgré une conjoncture plombée par l'inflation et les difficultés d'approvisionnement, les projets d'investissement en Occitanie s'affichent en hausse de 25 % pour 2023 dans l'industrie, portée par le redécollage de l'aéronautique. Mais les secteurs de l'ingénierie, du numérique et des services marchands affichent aussi leurs ambitions sur le sujet.

Liebherr-Aerospace Toulouse investit plus de 20 millions d'euros dans la construction d'un bâtiment de 10 000 m2 sur son site de Campsas (Tarn-et-Garonne) — Photo : Liebherr-Aerospace Toulouse

Liebherr-Aerospace, une usine dans le Tarn-et-Garonne

La société Liebherr-Aerospace Toulouse (1 500 salariés, CA 2021 : 457 M€), filiale du groupe Liebherr (49 000 salariés, CA 2021 : 11,60 Md€), spécialisée dans les systèmes de traitement de l'air pour l'aéronautique, investit plus de 20 millions d'euros dans la construction d'un bâtiment de 10 000 m2 sur son site de Campsas (Tarn-et-Garonne), où elle possède un foncier de 23 000 hectares. Le chantier débutera en 2023, à proximité de son usine actuelle où elle réalise des pièces usinées aéronautiques de haute précision (roues de turbines et de compresseur, corps de vanne haute température). L'entrée en service du nouveau bâtiment, destiné à l'activité de production d'échangeurs de chaleur, est prévue en 2024. L'usine de Campsas emploie aujourd'hui 200 personnes. À terme, le site tarn-et-garonnais doublera son effectif et sa surface industrielle, regroupant 400 salariés sur 20 000 m2.

L'Onera, un laboratoire pour la sécurité incendie des avions

L'office national d'études et de recherches aérospatiales (Onera) investit 14 millions d'euros dans la construction, sur son site de Mauzac (Haute-Garonne), d'un laboratoire destiné à garantir la sécurité incendie des avions et à tester la résistance au feu des matériaux composites utilisés par l'industrie aéronautique. Cette nouvelle plateforme, baptisée PyCoFire (Pyrénées composite fire research) et qui s'étendra sur plus de 500 m2, permettra également d'évaluer la performance environnementale des avions et plus particulièrement lors de l'introduction des carburants d'aviation durables (SAF) et de l'hydrogène. Elle sera opérationnelle en 2023. Le fonds européen de développement régional (Feder) apporte plus de 10 millions d'euros dans l'opération, le reste étant financé par Airbus, Ariane Group, Safran et l'Onera lui-même.

Actia Group, une ligne de production pour le spatial

Photo : Actia

L'ETI familiale toulousaine Actia Group (3 700 salariés, CA 2021 : 462,8 M€), spécialisée dans l'électronique embarquée, investit 4 millions d'euros dans l'installation d'une nouvelle ligne destinée à la production, l'intégration et le contrôle de cartes électroniques pour le spatial dans son usine de Colomiers (Haute-Garonne), qui sera opérationnelle en 2023. Cet investissement couvre l'équipement et l'aménagement d'un espace dédié et notamment le développement des fonctions de déverminage. Il comprend aussi la formation des personnels associés. L'entreprise y produira environ 10 000 cartes électroniques chaque année pour la future constellation de satellites de Telesat. Cette activité générera un chiffre d'affaires compris entre 20 et 60 millions d'euros annuels à partir de 2024.

PPG, un centre près de ses clients de l'aéronautique

Le groupe américain d'industrie chimique PPG (CA 2021 : 17 Md€), basé à Pittsburgh (Pennsylvanie), investit 15 millions d'euros (13,5 millions d'euros pour le volet immobilier dont le terrain et 2,5 millions d'euros en équipements) dans la construction d'un centre de support des applications aérospatiales (ASC : application support center) sera situé dans la Zac de l'Escalette, non loin de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, à Pibrac (Haute-Garonne). Conçu et réalisé par le groupe GSE, ce centre de 5 500 m2 (4 000 m2 de locaux et 1 500 m2 de bureaux), dont la livraison est attendue à l'été 2023, sera le 17e ASC du groupe. Il permettra à PPG de mieux servir ses clients situés en Belgique, au Luxembourg, en France, au Portugal, en Espagne, en Italie, en Grèce, à Malte, en Tunisie, au Maroc et en Algérie.

Air Support, un nouveau bâtiment dans le Gers

La société de maintenance spécialisée dans la réparation et l'entretien d'équipements aéronautiques embarqués Air Support (150 salariés, CA prévisionnel 2022 : 30 M€), basée à Pujaudran (Gers), va mobiliser un investissement d'environ 3 millions d'euros pour construire un bâtiment à énergie positive de 1 500 m2, qui jouxtera le site existant. Ce bâtiment, qui pourrait être isolé en paille du Gers et doté de panneaux solaires, verra le jour à l'horizon 2024-2025. Le bâtiment historique sera conservé comme bâtiment industriel, la partie administrative et les magasins de stockage étant transférés dans cette extension, ce qui permettra à l'entreprise d'avoir plus de surface d'ateliers et de zones d'essais. Œuvrant principalement sur les équipements moteurs, cabines et systèmes d'éclairages, Air Support compte 200 clients implantés dans 40 pays.

Studios Occitanie Méditerranée, un parc hollywoodien à Béziers

Photo : Studios Occitanie Méditerranée

Intégrant plusieurs offres de divertissement conçues autour des industries culturelles et numériques sur un parc de 88 ha, les Studios Occitanie Méditerranée, qui ouvriront en 2025 à Béziers (Hérault), affichent 2 partenaires prestigieux récemment dévoilés. D'un côté, le studio américain Legendary Entertainment, qui développe de nombreuses franchises telles que Dune ou Godzilla : il créera un nouvel espace permettant aux visiteurs de s'immerger dans ces univers au moyen d'attractions interactives. De l'autre côté, l'éditeur de jeux vidéo français Ubisoft y bâtira un centre de loisirs immersifs, conçu autour de ses propres licences à succès, telles que Rayman ou Les Lapins Crétins. L'investissement global au sein du futur complexe biterrois pourrait dépasser les 300 millions d'euros.

Comat, un doublement de ses installations

La société Comat (100 salariés, CA 2021 : 11 M€), spécialisée dans le développement et l'assemblage de sous-systèmes spatiaux, investit 2 millions d'euros pour doubler la superficie de son usine de Flourens (Haute-Garonne), où est établi son siège. Le site actuel, d'une superficie de 1 800 m2, sera complété par une extension de 1 400 m2. Ce nouveau bâtiment, qui comportera une salle blanche et accueillera des start-up avec lesquelles la PME entend nouer des collaborations, doit être livré au premier trimestre 2023. Ce projet lui permettra d'accélérer son développement en matière d'innovation et de répondre aux besoins d'industrialisation d'un récent contrat avec Airbus Defence and Space. Comat prévoit un chiffre d'affaires de 15 millions d'euros à l'horizon 2024.

Airbus Defence and Space, la modernisation du site de l'Astrolabe

Le groupe Airbus va investir 50 millions d'euros dans les trois ans à l'Astrolabe, l'un des trois sites toulousains de sa division Defence and Space, où sont regroupés des salles d'intégration et des moyens d'essais spatiaux, afin de renouveler et d'étendre les capacités d'essais thermiques. Le projet prévoit la construction d'un nouveau bâtiment de 4 800 m2, dans lequel sera installée une nouvelle cuve thermique de grande capacité. Cette opération mobilise 40 millions d'euros d'investissement, dont 22 millions d'euros pour le volet immobilier et 18 millions d'euros pour les équipements. Le chantier devrait être engagé en juin 2023 pour une mise en service en 2025.

Thomas Platter, un projet totem pour les biothérapies à Montpellier

Basée en Suisse et à Montpellier, la biotech MedXCell (23 salariés), spécialiste des thérapies cellulaires, porte le premier projet d'ampleur conçu dans le cadre de MedVallée, le futur pôle d'excellence dédiée à la santé globale que développe la métropole héraultaise. Construit sur le site du CHU de Montpellier, le bâtiment Thomas Platter (5 150 m2) sera spécialisé dans les biothérapies et intégrera le « Startup Studio », un incubateur d'entreprises innovantes, ainsi qu'une clinique ambulatoire et des unités de fabrication. MedXCell disposera de ses propres installations sur un étage entier, où elle projette plus de 100 créations d'emplois. Livrable en 2025, le projet en globalité représente un coût total de 24,5 millions d'euros, avec un modèle de financement privé, public et institutionnel.

Un campus des sciences de la vie inspiré de Station F

Projet complémentaire du précédent dans le cadre de MedVallée, un futur campus de l'innovation, centré sur les sciences de la vie, prendra pied à Castelnau-le-Lez (Hérault), près de Montpellier. Financé à hauteur de 60 millions d'euros par l'industriel Bertin Nahum (Quantum Surgical), le promoteur immobilier Thierry Aznar et l'architecte François Fontès, le site s'inspirera de Station F, le plus gros incubateur de start-up au monde, créé par Xavier Niel (Free). S'étendant sur 19 000 m2 de surface de plancher, le campus inclura un incubateur (qui sera géré par le BIC de Montpellier), doublé d'un accélérateur, un institut de formation, ainsi qu'une offre de logement pour jeunes actifs et une aire de restauration. Livraison prévue en 2025.

Arcadie, la relance du transport d'épices en mer

Le fabricant et distributeur de produits 100 % bio Arcadie (115 salariés, CA 2021 : 24 M€) lance un plan d'investissement de 18 millions d'euros pour doubler ses installations, situées à Méjannes-lès-Alès (Gard). Après la construction de nouveaux ateliers et stocks, la superficie globale passera de 4 500 à 11 000 m2. Mais avec un enracinement vieux de 30 ans dans l'agriculture bio, Arcadie réfléchit à faire évoluer d'autres volets de son activité. La PME s'est donc associée au nantais Zéphyr & Borée (conception de navires bas carbone) pour construire un voilier destiné à importer ses matières premières depuis Madagascar. Le bâtiment sera un voilier de 70 m, d'une capacité de 1 000 tonnes par voyage. Le budget envisagé pour un tel navire se situera autour de 18 millions d'euros, dont 30 % seront mis en capital dans la coentreprise fondée à l'occasion.

Tageos, du renfort pour la production d'étiquettes RFID

Fabriquant d'étiquettes connectées (ou « tags ») pour les marchés du retail et de l'industrie, le montpelliérain Tageos reçoit le soutien d'un prestigieux actionnaire : l'industriel italien Fedrigoni (4 000 salariés), maison fondée en 1888, spécialiste des papiers spéciaux pour l'emballage. Disposant de nouveaux moyens, Tageos a d'abord réuni ses capacités opérationnelles sur un site unique, l'ex-usine de Schneider Electric à Montpellier. Elle va aussi construire deux usines, aux États-Unis et en Chine, pour nourrir son internationalisation. Chacune d'elles mobilisera un investissement de 10 millions, afin d'installer le parc machines et de faire 50 recrutements. La production de Tageos va ainsi plus que tripler, passant d'un milliard à 3,5 milliards de tags produits par an.

Axens, une unité de production d'acides biosourcés

Photo : Axens

Fournisseur de solutions pour la production d'intermédiaires chimiques, le groupe Axens (2 000 salariés) va investir 8 millions d'euros dans la création d'une unité de production d'un Acide Organique Biosourcé (AOB) sur son site de Salindres (450 salariés), dans le Gard. Le chantier débutera à l'horizon 2024. Première structure de production de ce type en France, l'unité permettra à Axens de réduire sa dépendance à la Chine, unique producteur de cet AOB, que l'industriel utilise pour fabriquer ses catalyseurs. Sur un marché mondial estimé à quelques milliers de tonnes, l'objectif du site sera de produire 1 000 tonnes d'acide, dont quelques centaines pour les propres besoins d'Axens.

Blacksheep Tribes, au profit de l'écoconstruction dans l'Aude

Tourné vers la promotion de nouveaux modèles d'entreprise et de management, le groupe belge Blacksheep Tribes (8 entreprises, 160 collaborateurs, CA 2021 : 17 M€) porte un programme d'investissements qui va mobiliser entre 7 et 10 millions d'euros en cinq ans dans l'Aude. Il soutient, d'une part, la start-up Novactory (14 salariés) qui conçoit des outils permettant de limiter la consommation de fonciers et d'eau pour l'habitat. Il bâtit, d'autre part, un vaste projet de tiers-lieu, où Novactory s'insérera.

Occitanie # Investissement
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise MEDXCELL SCIENCE