Même les îles paradisiaques n’ont pas été épargnées par la pandémie. Floride, Caraïbes ou île Maurice, peu importe : l’entreprise gardoise Ceclo (5 salariés, CA 2021 : 1,2 M€), qui travaille avec l’hôtellerie de luxe dans le monde entier, a fait les frais des restrictions qui ont frappé le transport aérien, quelle que soit la latitude. Les ventes de ses mini-catamarans électriques, similaires à des pédalos, ont chuté de 50 à 30 unités écoulées par an. "Nous avons réussi à tenir grâce à deux marchés : la Chine et le Moyen-Orient. Et même si les hôtels ont consommé leur trésorerie pendant cette période, nous avons des signes encourageants et prévoyons un retour à la normale", explique Florent Vitiello, PDG de Ceclo, qui confirme un objectif de production de 50 machines en 2022.
Une nouvelle offre pour sortir du luxe
Toutefois, Ceclo entame ce nouveau cycle d’activité sans mettre ses œufs dans le même panier. L’entreprise est, en effet, positionnée sur un marché restreint : ses catamarans, équipés d’un système exclusif de pédalage sans effort, sont construits avec une profusion d’équipements (pont en liège synthétique, moteur électrique Yamaha) qui en font des produits très haut de gamme. Avec un prix moyen de 15 000 à 18 000 euros HT, seuls les palaces cinq étoiles des régions côtières peuvent proposer de telles distractions à leur clientèle – surtout en les commandant par conteneurs entiers, comme l’indique Florent Vitiello… Ainsi, Ceclo choisit de se diversifier en lançant la production d’une gamme de machines ludiques, inspirées de sa gamme de luxe. L’une d’elles est un nouveau pédalo électrique semi-rigide, monté autour d’une structure gonflable, qui sera proposé à un tarif plus abordable (4 000 euros HT). La première série, dont la fabrication et la commercialisation ont démarré, portera sur 200 unités.
La valeur ajoutée, une vraie signature
Le deuxième produit imaginé et lancé par Ceclo est le "Jetskid", une moto marine conçue pour les enfants de 5 à 12 ans. Elle aussi pourvue d’un moteur Yamaha, elle sera proposée à partir de 2 200 euros HT. "Ces deux nouveaux produits sont d’abord destinés aux loueurs. Les hôtels devraient aussi nous passer commande, mais nous resterons sélectifs sur le créneau de l’hôtellerie et nous n’en vendrons qu’aux cinq-étoiles", assure Florent Vitiello. Pour l’ensemble de ses produits, Ceclo s’appuie sur un réseau de sous-traitants installés en Asie et en Europe. Les différentes pièces sont assemblées dans son usine de 1 000 m2, située à Molières-sur-Cèze (Gard). Les châssis tubulaires utilisés pour la nouvelle gamme ludique seront fabriqués sur le même site par Ceclo, qui n’envisage pas de redimensionner son outil. "Nous privilégions la marge au produit. Notre ambition est de rester en dessous de 300 pièces par an, car au-dessus, nous devrions basculer vers un autre modèle d’entreprise. Nous préférons rester petits et produire de la valeur ajoutée", assène Florent Vitiello. Cet ancrage dans le luxe n’empêche pas une certaine vocation humaniste, tout autant assumée. En 2021, Ceclo a fourni un pédalo au peintre Arno Bertrand qui parcourt le littoral et collecte des dons pour soutenir l’association ELA et l’hôpital francilien Gustave-Roussy dans leur lutte contre les maladies rares.
