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En Haute-Garonne, des initiatives pour l'insertion professionnelle des jeunes
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En Haute-Garonne, des initiatives pour l'insertion professionnelle des jeunes

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Depuis le début de la crise sanitaire il y a un an, stages et alternances sont plus compliqués à mettre en place. Plusieurs initiatives ont récemment été lancées en Haute-Garonne pour aider les jeunes dans leurs démarches.

Accueillie à l’Afpa de Balma, l’association La Fabrique des Pitchouns accompagne les jeunes dans leur recherche d’alternance ou de stage — Photo : Paul Falzon / Le Journal des Entreprises

Rien que pour l’année 2020, ils ont reçu près de 1000 CV d’étudiants en recherche d’alternance et de stages : les deux cofondateurs de l’association La Fabrique des Pitchouns, Louis Spanneut et Raphaël Albizzati, sont eux-mêmes presque surpris du succès de leur initiative. "Quand la crise a démarré, nous avons vite compris que les jeunes auraient beaucoup plus de mal à trouver des entreprises qui puissent les accueillir, témoigne Louis Spanneut. Seules certaines écoles sont organisées pour accompagner leurs étudiants dans la recherche d’alternance ou de stage, il n’existe aucune structure publique : on a vu qu’il y avait une place à prendre pour aider tous ceux qui n’ont pas la chance de trouver un stage."

Un nouveau pic en mai

L’association lance très vite ses premières actions, totalement bénévoles, pour recenser les entreprises qui continuent de chercher des stagiaires ou alternants, et sélectionner les profils de jeunes qui pourraient correspondre parmi les CV reçus. Les contacts se nouent ensuite avec l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) de Balma pour organiser des ateliers de formation : l’institution prête aussi un local à la Fabrique des Pitchouns.

L’équipe comprend une demi-douzaine de bénévoles plus un jeune en service civique : elle comptabilise, pour 2020, 68 contrats d’alternance conclus dans le département, ainsi que plusieurs dizaines de stages. "On peut faire beaucoup plus mais il y a encore des réticences chez certains dirigeants à ouvrir leurs portes. Bien sûr, le contexte sanitaire rend compliqué l’accueil des nouvelles personnes, mais le recrutement d’un alternant reste une opportunité pour former un jeune selon les valeurs de l’entreprise et préparer ses futurs recrutements", pointe Raphaël Albizatti.

Mobilisation des réseaux économiques

À mesure que la crise sanitaire s’allonge, la situation des jeunes remonte petit à petit dans les priorités des pouvoirs publics, notamment sur la question de l’alternance. Mi-février, la ministre du Travail Élisabeth Borne estimait à 20 000 le nombre de jeunes qui n’ont pas trouvé d’alternance en 2020. Un chiffre relativement faible comparé aux 495 000 contrats d’apprentissage signés l’an dernier : un résultat obtenu de l’aveu même de la ministre grâce à la prime à l’embauche de 5 000 euros pour tout recrutement d’un alternant préparant un titre professionnel ou un diplôme du CAP au Bac +5, en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation. Cette aide est l’une des mesures phares du plan 1jeune1solution, lancé à l’été 2020 avec comme premier objectif de faciliter l’entrée des jeunes dans la vie professionnelle. Une réunion organisée à Toulouse le 5 mars dernier, à laquelle participaient plusieurs réseaux économiques du département dont le Medef Haute-Garonne et l’association Face Grand-Toulouse, a été l’occasion de rappeler plusieurs des mesures du plan gouvernemental et de remobiliser les entreprises sur l’accueil des jeunes. Au sein de la Fabrique des Pitchouns, on s’attend à un nouveau pic de demandes d’aide sur les alternances à partir du mois de mai, au moment de préparer la prochaine rentrée.

"La crise sanitaire n’a fait qu’aggraver les difficultés"

À la tête de l’association Data Ring, l’avocate France Charruyer œuvre elle aussi à l’insertion dans le monde du travail des étudiants, notamment ceux issus des filières juridiques. "Pour la plupart des élèves de master 2, les stages en entreprise sont obligatoires pour valider leur formation : il y a aussi, pour les jeunes issus de milieu plus modeste, un enjeu financier avec les gratifications prévues par le législateur", rappelle l’avocate.

Data Ring a reçu près de 300 CV et les demandes continuent d’affluer. "La crise sanitaire n’a fait qu’aggraver les difficultés d’inclusion des jeunes, avec pour certains territoires des perspectives de plus en plus réduites, constate France Charruyer. Nous avons besoin du soutien des chefs d’entreprise pour accueillir les demandes de stage avec bienveillance et pragmatisme." A ce jour, l’association a mis en place des partenariats avec une dizaine de sociétés et plusieurs cabinets d’avocats de la région toulousaine.

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