« Airbus Développement soutient 15 à 20 start-up par an dans la région »
Interview # Aéronautique # Ressources humaines

« Airbus Développement soutient 15 à 20 start-up par an dans la région »

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Airbus Développement a pour objectif de soutenir l'économie locale et aider l'essaimage de salariés. En Occitanie, c'est Dominique Ollinger qui est aux manettes. Delair Tech, Sunwaterlife, Yestudent, CitiMeo, Coovia... Autant d'entreprises qui ont bénéficié de cet accompagnement. Entretien.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le Journal des Entreprises : Quel est le statut d'Airbus Développement ?

Dominique Ollinger : « Airbus Développement (qui s'appelait Airbus Group Développement jusqu'à l'an dernier) a été créé en 1996 par Louis Gallois à l'époque d'Aérospatiale. C'est une filiale d'Airbus France dotée d'un capital de 3 millions d'euros, et constituée d'une équipe de cinq personnes chacune chargée d'un territoire : en Nouvelle-Aquitaine, en PACA, en Pays de la Loire et en Ile-de-France. Pour ma part, je couvre l'Occitanie. »

Quelles sont les missions de cette filiale ?

D.O. : « Il y a quatre axes : développer le tissu économique régional en soutenant la création, le développement et la reprise de PME et de start-up ; revitaliser les bassins d'emploi suite à une restructuration industrielle ; dialoguer avec les institutions locales chargées du développement économique et aider l'essaimage de salariés du groupe qui souhaitent créer une entreprise. En 20 ans, sur le territoire français, Airbus Développement a signé plus de 1 000 conventions avec des start-up, a investi 17 millions d'euros qui ont aidé à créer ou préserver 15 000 emplois. »

L'aide aux start-up constitue la majeure partie de vos actions ?

D.O. : « En effet. Nous accordons des prêts à des start-up, plus rarement à des PME avec un projet de développement pour financer un nouveau projet innovant. Ces prêts sont sans garantie, à un taux d'intérêt de 2 %, remboursables sur quatre ans. Sans garantie signifie que la société peut utiliser cette somme pour des embauches, de la R & D, des actions commerciales, etc. Nous accordons un maximum de 30 K€, sans prise de participation au capital ou obligation de relations commerciales. Par contre, notre fonds Airbus Ventures peut prendre le relais dans un second stade de développement : nous lui avons d'ailleurs déjà présenté des dossiers. »

Quels sont les critères de sélection ?

D.O. : « Il faut que la société ait un bon business plan et un prévisionnel de création d'emplois dans la région sur trois ans. Quant à son coeur de métier, il n'y a aucun critère et il n'y a pas nécessairement de rapport avec le monde aéronautique. Nous recevons beaucoup de demandes de projets pour des applications web, j'essaie d'équilibrer mon portefeuille avec des projets plus techniques. »

Combien de sociétés soutenez-vous chaque année ?

D.O. : « Nous aidons en moyenne 15 à 20 sociétés par an en Occitanie (sur une cinquantaine de dossiers reçus), pour une somme totale de 300 à 500 K€, avec à la clé la création de 250 à 400 emplois. Pour ces sociétés, l'intérêt n'est pas que financier : être soutenu par Airbus participe à l'image de marque, peut générer un effet de levier vis-à-vis d'autres financeurs et vis-à-vis du marché à attaquer. »

Quelles entreprises de la région ont bénéficié de vos prêts ?

D.O. : « Delair Tech est passé par Airbus Développement, Wallaby (entreprise adaptée et solidaire sise à Albi, ndlr), Sunwaterlife... Parmi les derniers projets, on peut citer Yestudent, CitiMeo, Appstud, Sunibrain, Liberty Rider, Telcap, EHTech. Parfois, nous les mettons aussi en contact avec d'éventuels clients, à l'instar de Ze-Watt qui a signé avec Airbus Elancourt. La start-up y a installé une dizaine de bornes électriques rechargeables pour les employés. Mais il arrive que certains projets soutenus fondent les plombs... comme les Ateliers Tersi qui ont fermé leurs portes deux mois après notre prêt. »

Parlez-nous de quelques projets d'essaimage soutenus par Airbus Développement ?

D.O. : « Donéclé (inspection par drone) par exemple a reçu un prêt de 30 K€. Yann Bruner, son cofondateur, était un spécialiste des structures de matériaux composites chez Airbus. J'ai aussi aidé la start-up à rencontrer des clients potentiels comme le département d'Airbus Customer Services, ainsi que Bpifrance et l'Incubateur Midi-Pyrénées. Je peux également citer Flightwatching et Coovia. »

Quels sont les projets d'Airbus Développement ?

D.O. : « En dehors de la continuité de nos actions, je souhaite et je milite pour développer plus de projets en dehors de la métropole toulousaine... Mon sourcing ? Nous sommes membres de l'Incubateur Midi-Pyrénées, je participe au comité de sélection de la pépinière d'entreprises du Grand Toulouse, de la pépinière Théogone et au Réseau Entreprendre. Et le bouche-à-oreille qui fonctionne très bien ! »

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