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Wanecque Métallerie prêt à dupliquer son succès bordelais
Gironde # Métallurgie # Levée de fonds

Wanecque Métallerie prêt à dupliquer son succès bordelais

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La première levée de fonds d'un million d'euros de Wanecque Métallerie, l'entreprise créée par Romain Wanecque en 2012 et installée à Mérignac (Gironde), conforte un développement réalisé au pas de charge. Au programme : intégration complète de la chaîne de valeur, digitalisation, acquisition et croissance vers l'international.

Romain Wanecque, président et fondateur de Wanecque Métallerie, devant un élément d'un escalier de 55 tonnes d'acier réalisé pour la fondation Luma à Arles — Photo : Anne Cesbron

Depuis quelques semaines, l'activité de Wanecque Métallerie (47 salariés, 5,5 millions d'euros de chiffre d'affaires) réclame un semi-remorque par jour. Des tonnes de métal entrent dans les 2 000 mètres carrés d'ateliers pour en ressortir sous forme de verrières, escaliers, garde-corps ou éléments d'accastillage.

Logée dans la zone du Phare à Mérignac, l'entreprise de métallerie d'art connaît un développement soutenu. « Il y a trois ans, nous quittions un atelier de 150 mètres carrés au Haillan. C'était un immense pari, mais je savais que c'était pour rejoindre the place to be, le poumon économique de Bordeaux. » Romain Wanecque, son président, en est convaincu, la localisation de l'entreprise a constitué l'un des facteurs-clés de son succès. L'autre, ce sont les réseaux sociaux. « J'y ai cru dès les premiers jours de l'entreprise en 2012. J'ai dépensé de l'argent comme personne à l'époque dans Facebook, Instagram, LinkedIn. Les réseaux sociaux font partie de l'ADN de l'entreprise. Ils m'ont fait gagner trente ans », assure-t-il.

Il y a seulement six ans, fraîchement diplômé de son école d'ingénieur, après avoir enchaîné CAP, DUT en génie mécanique et licence professionnelle en apprentissage, le jeune homme se lance avec 70 000 euros en poche. Ses premiers clients lui confient des réparations de matériel, qui sa benne, qui son tractopelle. Les belles pièces, la métallerie d'art, attendront. Romain Wanecque recrute son premier métallier à l'issue de sa première année d'activité, puis cinq autres l'année suivante. Les exigences comptables et administratives le rattrapent et le somment d'entamer rapidement une réflexion stratégique pour son entreprise.

Gérer toute la chaîne de valeur

Fin 2014, un renfort arrive d'Australie. L'ingénieur Samuel Notebaert rejoint l'entreprise au poste de conducteur de travaux. « Commercialement, on s'est alors beaucoup développé et on a augmenté nos prix. Le chiffre d'affaires a été multiplié par trois en trois mois. Une banque d'affaires nous a rejoints. J'ai pu commencer à acheter les trois machines indispensables », raconte Romain Wanecque.

Un investissement de 150 000 euros permet de faire l'acquisition d'une presse, d'une cisaille à commande numérique et d'une rouleuse, matériel jusqu'alors sous-traités. « Je voulais gagner en agilité. C'est mon fil conducteur depuis : être complètement autonome et gérer toute ma chaîne de valeur. Nous y sommes presque. » Manque une pièce à l'édifice : le thermolaquage (traitement de surface, patine, vernis). Cette ultime étape de la fabrication réclame toujours un recours à la sous-traitance et représente 10 % du chiffre d'affaires.

Un million d'euros pour accélérer

Une levée de fonds d'un million d'euros va concrétiser l'achat de cet équipement. Réalisée fin 2018 auprès d'Aquiti Gestion et d'un business angel bordelais, elle va en outre participer à la digitalisation de la société. Recruté il y a un an avec pour mission de lever des fonds, Adrien Audibert, spécialiste en fusion-acquisition, a également en charge la reprise en main de la gestion financière et la structuration administrative de Wanecque Métallerie.

« Nous voulons mettre en place les outils bancaires et de comptabilité analytique pour avoir des indicateurs de rentabilité à l'instant T. Pour cela nous développons une application métier sur mesure qui permet de centraliser les temps de fabrication, les achats, les débordements...», explique-t-il. À partir de cet outil informatique, développé à la manière d'un réseau social, Romain Wanecque projette de piloter l'ensemble des sites de l'entreprise. Les salariés seront munis de tablettes, les ateliers équipés de bornes tactiles et les véhicules géolocalisés pour centraliser l'information.

Une première agence sur la Côte d'Azur

C'est à Cannes-Mandelieu (Alpes-Maritimes) que Wanecque Métallerie a ouvert sa première agence. « Les premiers ouvrages de Wanecque Riviera commencent à être posés. Nous avons un carnet de commandes de 400 000 euros sur un prévisionnel à 800 000 euros dans l'année », assure Romain Wanecque. Un commercial, un conducteur de travaux et une équipe de pose y disposent d'un entrepôt logistique de 500 mètres carrés et d'un atelier, l'étude et la fabrication restant bordelaises.

Pourquoi la Côte d'Azur ? « Il faut aller là où il y a de la construction, des régions à projets », explique l'entrepreneur. Cette première entité, réalisée sur fonds propres, pourrait être suivie par trois autres ouvertures, avant d'envisager l'international, le tout dans les sept années à venir. « C'est le modèle cannois qui nous dira si ces projets sont bien calibrés », poursuit le dirigeant.

Enfin, l'ouverture de capital va permettre des acquisitions. En ligne de mire, « une société commercialement plus développée que la nôtre, qui va nous faire gagner beaucoup de temps », lance le dirigeant. Romain Wanecque ambitionne ainsi de multiplier par deux le chiffre d'affaires de son entreprise et de racheter ses parts dans sept ans. Il prévoit également une deuxième levée de fonds sans attendre.


- Glisser sur le marché des toboggans géants en inox

Son passage dans les travées du salon Euro Attractions Show - salon dédié à l'industrie de l'attraction - à Amsterdam (Pays-Bas), en septembre, l'a définitivement convaincu. Romain Wanecque souhaite devenir la référence en France pour la fabrication de toboggans géants en acier inoxydable. Actuellement, deux entreprises allemandes dominent le marché de l'équipement de loisirs.

Davantage que les parcs d'attractions, l'idée de Romain Wanecque est de viser le segment des bureaux et des villas. Ce que les clients recherchent ? « L'esprit californien, l'esprit start-up et ludique que renvoie ce produit. » Mais pas seulement : des casernes de pompiers se sont montrées intéressées par cette alternative au mât de descente ! Des tests ont même été réalisés au siège de Cheops Technology à Canéjan, qui s'est équipé de toboggans Wanecque. Prix moyen de l'ouvrage : 200 000 euros. « C'est un produit qui peut facilement nous amener partout. Je rêve d'aller en vendre un à Dubaï. » Une plaquette commerciale est d'ailleurs en cours de traduction en arabe.

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