Avec un volume d’affaires 2022 de 35 millions d’euros et une entrée remarquée à la French Tech 120 (la seule de Nouvelle-Aquitaine), Little Worker joue dans la cour des grands…
Cela faisait trois ans que nous postulions. Nous l’espérions particulièrement cette année vu notre croissance : plus 10 millions d’euros de volume d’affaires, entre 40 et 50 personnes recrutées… Comme nous l’a dit le Président de la République, intégrer le FT120 "c’est faire partie d’un club de l’excellence". Pour nous c’est synonyme de visibilité et de réassurance pour recruter des talents toujours meilleurs. C’est l’un de nos plus gros enjeux. L’effectif - 130 personnes avec une moyenne d’âge de 30 ans - évolue constamment. Nous prévoyons de recruter une centaine de personnes par an pendant trois ans, principalement des chasseurs immobiliers.
Ce pan récent de votre activité, la chasse immobilière, est-il concluant ?
95 % des clients qui rénovent le font sur un bien qu’ils viennent d’acheter. Nous faisons de la chasse immobilière depuis deux ans, pour proposer toute la chaîne depuis l’achat jusqu’à l’installation. Notre objectif est que 50 à 60 % des projets en conception/rénovation en soient issus et à terme 80 à 90 %. Nous misons sur la chasse pour drainer de l’activité sur le reste par ricochet. On veut aussi développer des outils technologiques en interne. Nous avons un certain nombre de choses dans les cartons et beaucoup d’idées…
Le siège a déménagé de Paris à Bordeaux officiellement en décembre 2022, était-ce aussi dans une optique de recrutement ?
En réalité nous sommes là depuis plus de deux ans, d’abord par goût personnel pour Nicolas (Bletterer, l’autre cofondateur, NDLR) et moi. Et, oui, c’est un avantage d’être à Bordeaux, à la fois pour la qualité de vie à proposer, pour le coût collaborateur moins élevé et pour conserver nos équipes et leur énergie. À Paris, il y a 10 000 licornes qui se battent pour recruter. C’est le nerf de la guerre. On a beau avoir tous les process du monde, il faut les bonnes équipes.
Vous avez ouvert huit agences en France* allez-vous poursuivre votre maillage ?
Nous faisons une pause. Nous ferons le point dans trois ans, sachant que nous imaginons davantage nous tourner vers des villes européennes, toujours des métropoles. C’est là que se concentrent les transactions et que la valeur ajoutée est la plus élevée, quand le mètre carré est le plus haut.
Comment votre filiale dédiée au locatif, Ernest, va-t-elle ?
Ernest est "mort". Plus sérieusement, nous avions lancé cette activité sous un autre nom que Little Worker pour la tester. Elle fonctionne très bien puisqu’elle représente 20 à 25 % de notre partie immobilière, donc nous l’avons intégrée.
Votre réputation repose aussi sur l’exécution des travaux. Comment sélectionnez-vous les entreprises locales auxquelles vous sous-traitez les chantiers de rénovation ?
Ce sont souvent des PME de 20-25 salariés. Beaucoup postulent, nous opérons une sélection drastique : d’abord administrative puis via des visites de chantiers et des tests avant de monter en puissance. Nous limitons nos partenariats à 35 % de leur chiffre d’affaires. Nous leur permettons de gagner en efficacité en assurant la partie dans laquelle ils peinent : les paiements, commandes, etc. Ils se concentrent sur leur force : la réalisation. Nous avons aussi nos entrepôts logistiques, alimentés le plus possible par des matériaux biosourcés, idéalement locaux.
* Paris, Bordeaux, Lyon, Toulouse, Lille, Nantes, Aix, Marseille
