Gironde
La pyrotechnie de Dassault revient à Martignas
Gironde # Aéronautique

La pyrotechnie de Dassault revient à Martignas

S'abonner

Eric Trappier, président de Dassault Aviation, aux côtés de Pascal Nibaudeau, directeur du site de Martignas, ont inauguré 2 500 mètres carrés d’un nouveau bâtiment dédié à une activité historique du groupe : la pyrotechnie. Celle-ci développée à Martignas-sur-Jalle (Gironde) dans les années 1960 dans le cadre du programme MD 620, s’était déplacée vers les sites de Poitiers et Argenteuil.

Le bâtiment dédié à la pyrotechnie de Dassault Aviation à Martignas en Gironde : un tripode dédié aux laboratoires et à la fabrication de mécanismes pyrotechniques pour l'aviation et le spatial. — Photo : © Dassault Aviation - C. Cosmao

Dans le cadre de son plan de transformation « Piloter notre avenir », lancé en 2016, Dassault Aviation (11 500 salariés, 5,1 Md € de CA en 2018) a souhaité regrouper ses activités liées à la pyrotechnie à Martignas-sur-Jalle. Un retour aux sources. Cette spécialisation, Dassault Aviation l’avait développée dans les années 1960 dans le cadre d’un programme initié par l’État : le MD 620, missile balistique bi-étage à poudre. Le programme achevé en 1969, l’usine de Martignas avait été reconvertie dans l’assemblage des voilures des appareils civils et militaires.

Équiper les fusées Ariane 5 et Vega

« La pyrotechnie est un élément clé pour la sécurité des équipages de nos avions de combat. Elle permet la transmission instantanée de l’ordre d’éjection et fragilise la verrière à travers laquelle doit passer le siège éjectable. Sur les avions d’armes, la pyrotechnie est essentielle pour le largage des armements », rappelle Eric Trappier, président du groupe.

La poudre entre également en action dans le domaine des lanceurs spatiaux, à la fois pour allumer les moteurs et pour séparer les étages et les coiffes. La pyrotechnie sert enfin à l’éjection des satellites et au déploiement des panneaux solaires. Les fusées Ariane 5 et Vega, ainsi que d’autres lanceurs non-européens utilisent cette technologie.

Stockage de poudre

Pour accueillir les laboratoires de recherche et la production, un bâtiment de 2 500 mètres carrés a été construit, ainsi qu’un autre, « la soute », dédié au stockage de la poudre. Les quantités présentes n’appelant pas pour autant de classement « seveso » du site.

Côté effectif, ce sont 50 salariés qui occupent ces installations depuis septembre dernier, environ 40 d’entre eux ont bénéficié d’une mobilité depuis les sites d’Argenteuil et de Poitiers. Une dizaine de nouveaux collaborateurs ont rejoint l’équipe, des recrutements qui ont pu être effectués localement. Rappelons la proximité immédiate d’avec le site de la Société Nationale des Poudres et des Explosifs (SNPE). « Il nous apparaît aussi important de rapprocher les équipes de développement, les jeunes générations, des avions », se félicite le président au cœur du site de Martignas qui compte désormais 500 salariés.

Rester dans les programmes spatiaux

La suite pour la pyrotechnie dans le secteur spatial, ce sont les développements liés aux petits véhicules spatiaux. « Aujourd’hui les compétences de Dassault Aviation en la matière sont parmi les plus pointues en Europe. Comme à l’époque dans le cadre du programme Hermes, puis dans notre participation aux études aérodynamiques du X-38 de la Nasa et de l’IXV financé par l’ESA ». Dassault est surtout désormais positionné sur le programme Space Rider, l’avion spatial de l’ESA, qui sera lancé sur Vega-C depuis Kourou.

Gironde # Aéronautique