Le ton monte dans les chambres de commerce et d’industrie, qui se sont récemment inquiétées de la baisse de leurs dotations de 525 à 500 millions d'euros dès 2024 (-100 millions sur quatre ans) dans le prochain projet de loi de finances.
La diminution de la taxe pour frais de chambre consulaire, passée de 746 millions d’euros en 2018 à 575 millions en 2020, "pourrait nous obliger à réduire la voilure sur certaines activités d’accompagnement aux entreprises. Nous tentons de compenser par des activités marchandes, la loi Pacte nous ayant autorisés à facturer nos prestations. En revanche, lorsqu’on s’occupe des entreprises en difficulté, on ne va pas leur faire une facture", explique-t-il.
"Nous sommes en train de revoir notre budget, la chambre de commerce de Bordeaux - qui a terminé 2022 avec un résultat positif de 600 000 euros - ne sera pas la plus impactée. Je suis plus inquiet pour nos collègues d’autres CCI plus rurales qui n’ont, pour certaines, que la ressource fiscale. On peut donc s’attendre à des licenciements", prévient encore le porte-parole.
Compenser la baisse
La CCI tente donc de développer son chiffre d’affaires, par exemple à travers sa filiale Bordeaux Palais de la bourse, chargée d’organiser des évènements au sein de la structure. 160 ont été organisés en 2022, pour 188 000 personnes accueillies en 2022, et l’agenda est en cours de remplissage pour fin 2024 et début 2025. Cette filiale, qui réalise deux millions d’euros de chiffre d’affaires, veut amplifier la cadence (153 jours de salles occupées en 2022) pour atteindre 3 millions d’euros, avec une marge de 10 %.
Pour cela, elle compte notamment augmenter l’accueil de congrès internationaux professionnels accueillis, comme c’est le cas par exemple pour un évènement destiné aux chirurgiens orthopédiques en décembre. Pour augmenter sa capacité d’accueil, la CCI a récemment déposé un permis de construire pour aménager une salle de réception d’environ 500 mètres carrés pour 200 personnes dans les anciens locaux de l’INPI, place de la Bourse. Le chantier, évalué à 400 000 euros, a été confié à l’architecte bordelais Atelier Cambium. La livraison de cet "espace miroir d’eau" est attendue pour le printemps 2024.
Des avions et du vin
Le groupe CCI, qui détient 25 % des parts de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, attend aussi beaucoup du vaste plan d’investissement de 240 millions d’euros de l’établissement, dont une centaine dédiée aux travaux des bâtiments. Si les appels d’offres doivent démarrer prochainement, l’aéroport espère un retour du niveau de fréquentation qu’il avait connu avant la pandémie de Covid, soit 7,7 millions de passagers.
Enfin, Vinexposium, qui organise des salons dédiés aux vins et spiritueux du monde entier, se relève, avec une année 2023 "record" regroupant huit évènements mondiaux - contre trois en 2018 - et un programme 2024 "déjà complet". La société Vinexposium affiche ainsi 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. Malgré ses nouvelles dimensions, qui ont troqué Bordeaux pour Paris (malgré une Bordeaux Wine Week en 2022), les vins de bordeaux, qui traversent une importante crise économique, "seront toujours les plus présents en termes de surfaces occupées au salon de Paris en 2024 C’est aux Bordelais d’être plus agressifs commercialement et de s’organiser, les acheteurs seront là", termine-t-il.
