« Je suis venu donner des preuves d'Europe. L'Europe sera là pour soutenir vos projets », a assuré Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la fiscalité et à l'union douanière, en visite en Normandie le lundi 23 octobre. Une visite effectuée dans le cadre de son tour de France des nouvelles régions administratives entamé en 2016. Après une visite du port du Havre, l'ancien ministre de l'Economie (2012-2014) a affirmé que la Normandie était l'une des régions françaises les plus européennes : « Son ADN est européen, elle a connu la guerre et Le Havre en porte encore les stigmates. Il ne faut jamais oublier que l'Europe, c'est la paix sur le continent ». Le commissaire européen à également souligné le caractère international de la région: « C'est une région maritime dont 35% du PIB est réalisé à l'export. En Normandie, on sait ce qu'est une économie ouverte ».
Une rencontre entre l'Europe et les territoires
Lors de sa visite, Pierre Moscovici a souligné la nécessité pour les régions d'avoir une attitude proactive envers l'Europe et de ne pas se contenter d'attendre ses bienfaits: « Cela ne doit pas être uniquement une démarche descendante. Il faut qu'il y ait une rencontre entre l'Europe et les territoires. La logique pour la Normandie et les autres régions c'est que si un projet ou un investissement se présente et que nous pouvons intervenir, alors nous le ferons ». Et le commissaire de rappeler qu'au total, entre 2014 et 2020, l'Europe a investi plus d'un milliard d'euros pour la Normandie sur des entreprises comme la Coopérative des Maitres laitiers du Cotentin (55 millions d'euros de prêts de la BEI) ou encore pour la rénovation de 170 logements sociaux à Caen sur fonds Feder.
Le plan Juncker et la Normandie
Le plan Juncker (du nom du président de la Commission européenne) vise à relancer l'industrie en Europe pour financer de grands projets d'avenir (infrastructures, énergies renouvelables, R&D) ainsi que des projets innovants portés par des PME (capital, micro crédits) ou des entreprises de taille intermédiaire (ETI : crédits pour les projets de recherche et développement, capital risque pour des prototypes). Il a pour objectif de mobiliser 315 milliards d'euros d'investissements de 2015 à 2017, afin de compenser le déficit d'investissements dont souffre l'Union européenne. Première en matière de capitalisation avec 6 milliards d'euros mais aussi 35 milliards d'euros pour l'investissement, la France est l’un des États membres de l’Union dont les porteurs de projets se sont le mieux mobilisés pour en bénéficier.
« Ce que l'on investit à Bruxelles, on le récupère au centuple ! »
Mais Pierre Moscovici estime que les Régions peuvent aller plus loin avec une présence renforcée à Bruxelles: « Une région comme la Normandie doit faire plus et être plus présente à Bruxelles. C'est nécessaire en matière d'influence et de gestion de projets. Les Allemands l'ont bien compris avec des dizaines de représentants. Ce que l'on investit à Bruxelles, on le récupère au centuple ! »
Un souhait qui a déjà trouvé sa traduction avec la création d'une équipe dédiée par Hervé Morin, président de la Région Normandie: « Pour mettre en œuvre une démarche ascendante et descendante. Il y a beaucoup de projets européens auxquels nous pourrons nous accrocher. La Normandie doit s'inscrire dans les grands projets et schémas européens », a affirmé l'élu.
