Palettes Gestion Services : Ambitions raisonnées

Palettes Gestion Services : Ambitions raisonnées

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Leader incontesté sur le marché de la palette reconditionnée, PGS a fait l'acquisition en 2009 du numéro 1 de la palette neuve, le Bordelais Beynel Manustock. Depuis, le groupe et son P-dg Jean-Louis Louvel ont investi pas moins de 20 M€ pour une nouvelle plate-forme de stockage.
— Photo : Le Journal des Entreprises

«Les choses ne vont pas assez vite à mon goût!» Moins d'un an après avoir racheté le leader français de la palette neuve, Beynel Manustock, le P-dg du groupe PGS Jean-Louis Louvel admet avoir encore sous le coude plusieurs projets de développement et peine même à cacher son impatience. Une attitude qui ne dénote pas franchement avec la manière dont il gère PGS depuis sa création en 1993 à Saint-Étienne du Rouvray. Plus fonceur que réellement «tête brûlée», il semble s'être fixé comme objectif de garder le cap, a fortiori en temps de crise. Une crise qui «réussie plutôt bien» à PGS, s'amuse cet autodidacte de quarante-trois ans qui préfère «écouter (ses) clients plutôt que les analystes»! «Nous avons fait de la dette volontairement, alors qu'on nous conseillait de ne surtout pas en faire», explique le dirigeant, avec une seule idée en tête: «La maîtrise de notre gestion».




Une stratégie d'intégration unique

Résultat des courses: Le groupe affiche aujourd'hui un modèle de développement unique en Europe. Spécialiste, à l'origine, du reconditionnement de palettes en bois, PGS a mis en 2001 un pied dans la fabrication en reprenant trois unités Technipal dans l'Orne, le Morbihan et la Haute-Marne. Une stratégie tout simplement unique: «Nous sommes les seuls à avoir intégré ces deux activités», insiste Jean-Louis Louvel. «Nous voulions sortir de cette guerre de concurrence entre la palette neuve et la palette reconditionnée. Nous avions fait le constat qu'il y avait de la demande car les entreprises préfèrent avoir moins de fournisseurs, mais qui soient capables de livrer toutes leurs usines en France». Et la force de PGS, c'est d'être présent à proximité des grandes villes à travers vingt-six sites de reconditionnement et trois sites de sciage et de fabrication... Du moins jusqu'à l'entrée de PGS au capital de Beynel Manustock, numéro1 en France de la palette neuve. En se portant acquéreur de 51% du capital de la société bordelaise, le groupe PGS a pris une dimension supplémentaire. Implantée au coeur de la forêt des Landes, l'entreprise créée en 1945 fabrique près de cinq millions de palettes par an, emploie plus de deux cents personnes réparties sur sept sites et affichait pour 2008 un chiffre d'affaires de 45M€. C'est simple, «Beynel, c'est la plus grosse scierie de France», explique Jean-Louis Louvel qui dirige désormais un ensemble qui pesait fin 2008 près de 150M€ de chiffre d'affaires et comptait quelque sept cents salariés répartis sur toute la France.




«Nous sommes des bâtisseurs»

L'investissement, réalisé en pleine période de crise, était une prise de risque. Un risque que le P-dg assume pleinement: «C'est une opération de croissance externe stratégique. Nous sommes des bâtisseurs, nous ne recherchons pas le coup financier; c'est probablement notre grande force», explique-t-il. «Au-delà de la transaction, il s'agit d'un rapprochement grâce auquel le groupe s'est trouvé renforcé et a mieux affronté la crise». Et comme pour mieux illustrer le propos de son P-dg, PGS a saisi au début de l'année une nouvelle opportunité. Après le passage de la tempête Klaus le 24janvier dernier dans les Landes, les professionnels ont été confrontés à une abondance inhabituelle de matière première. Enjeu: le stockage de quelque 37millions de mètres cubes de pin maritime. S'appuyant sur les ressources de son nouveau partenaire dans la région, PGS a fait l'acquisition «en urgence» de terrains pour installer à proximité du site de Beynel une plate-forme de stockage de 32ha. Coût de l'opération: 20M€ «pour un stock qui sera utilisé une petite dizaine d'année», estime le dirigeant. De quoi assurer la pérennité de l'entreprise pour quelque temps encore.



Guillaume Ducable