C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour l’entreprise Factem, basée à Bayeux (Calvados). Au terme d’un appel d’offres exigeant - six mois de procédure -, elle a décroché un contrat avec l'avionneur français Airbus. Coiffant au poteau les quatre autres candidats, dont une entreprise américaine. Les trois modèles de casques FL20 développés par la société normande (avec et sans réducteur de bruit) équiperont la gamme Airbus des A320, A340, A350 et A380 à partir de janvier 2019.
« Les équipes de Factem ont su se mobiliser pour satisfaire les demandes du bureau d’études et surtout celles des pilotes qui, comme tout le monde le sait, ne sont pas les professionnels les plus faciles à satisfaire », souligne Hector Asencio, acheteur à Airbus. « Les casques devaient répondre à trois critères : technique, qualité et économique. Factem s’est montré le meilleur en tous points », ajoute Denis Bougourd, également acheteur à Airbus.
Entre 10 000 à 15 000 casques par an
La signature de ce contrat – le premier dans le domaine acoustique aéronautique civil - amène Factem à relever de nombreux défis. A commencer par l’industrialisation du casque. « La production va démarrer en juin, car il faut six mois pour obtenir les certifications aéronautiques avant de pouvoir vendre le premier casque », confirme Alain Dulac, PDG de Factem. Les casques devront être livrés à Airbus en janvier 2019. L’entreprise prévoit de produire 10 000 à 15 000 casques par an pour Airbus. Pour assurer cette industrialisation, des investissements de plusieurs millions d’euros seront nécessaires, notamment pour informatiser les lignes de fabrication et acquérir de nouvelles machines plus modernes. « L’usine du futur 4.0 devient un objectif pour Factem. Nous comptons profiter de l’élan engrangé par la Région Normandie avec le lancement de la Normandie French Lab pour accentuer la modernisation de notre outil de production. »
Passer au statut d’ETI
Factem va également continuer le recrutement massif de salariés. « Quand nous avons repris l’entreprise en 2011, il n’y avait qu’un atelier de fabrication, mais aucun bureau d’études, ni force commerciale », explique Alain Dulac, PDG de la société. « Notre première action a été d’embaucher des commerciaux, des ingénieurs qualité pour obtenir les certifications aéronautiques et une équipe R&D ». L’effectif était passé ainsi de 40 à 70 salariés. Bénéficiant du soutien du cluster normand NAE Normandie AeroEspace, du GIFAS et de BPI, Factem a intégré le programme « Ambition PME » pour lui permettre de passer du statut de PME à celui d’ETI : « L’effectif pourrait atteindre les 250 à 300 personnes d’ici cinq ans », assure Alain Dulac. La région Normandie et BPI se sont également engagées auprès de Factem, tant sur le plan de la R&D pour le soutien à l’innovation que sur le plan commercial pour le soutien à l’export.
Au-delà de la fourniture des casques de pilotes sur les avions neufs, le marché de la seconde monte s’ouvre désormais à l’entreprise normande. « Nous sommes déjà en relation avec de nombreuses compagnies aériennes de par le monde (Europe, Moyen-Orient, Asie) qui souhaitent essayer le casque », confirme Alain Dulac.
