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La cardiologie à l’heure 4.0 avec Robocath
Rouen # Santé # Innovation

La cardiologie à l’heure 4.0 avec Robocath

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L’entreprise de robotique rouennaise Robocath, dédiée au traitement des maladies cardiovasculaires, entame la commercialisation de son robot R-One avec l’ambition de devenir le leader mondial de la robotique vasculaire.

« Cette première vente marque une étape dans notre développement », se félicite le docteur Philippe Bencteux, fondateur de Robocath à Rouen. — Photo : Robocath

Il aura fallu quinze années de recherche et développement au docteur Philippe Bencteux pour aboutir à la vente de son premier robot R-One, un télémanipulateur pour cathéters innovant dans le domaine de la cardiologie. Une acquisition réalisée par le Medical training & testing center (MTC) de Rouen, une structure qui forme des professionnels de santé, en particulier dans le domaine des nouvelles technologies.

Cette première vente résonne comme un aboutissement et le début d’une nouvelle aventure pour Philippe Bencteux : « Pour nous, c’est une nouvelle pierre à l’édifice, dont la construction s’accélère. C’est le franchissement d’un pas important, l’aboutissement d’un long travail et aussi une reconnaissance. » Au sein du MTC, R-One va permettre la formation de ses potentiels et futurs acquéreurs et garantir une utilisation optimale par les praticiens, en vue de sa commercialisation en Europe et au Moyen-Orient, qui débute cette année. « Il ne nous manque plus que le marquage CE médical pour pouvoir utiliser le robot sur l’homme. Celui-ci est prévu pour cette année. C’est le sésame indispensable pour pouvoir commercialiser R-One dans les hôpitaux », précise le fondateur de Robocath qui souligne que plusieurs négociations sont en cours avec des hôpitaux français, européens, du Moyen-Orient et d’Afrique pour l’acquisition du robot R-One.

Un marché de 10 milliards d’euros

Première réalisation robotique de Robocath, R-One intègre une technologie permettant de sécuriser et d’optimiser l’angioplastie coronarienne par assistance robotique. Une procédure médicale qui consiste à revasculariser le muscle cardiaque grâce à l’implantation d’un ou plusieurs implants (stents) dans les artères qui l’irriguent. Une opération pratiquée toutes les 30 secondes dans le monde (pour près de 15 000 salles de cathétérisme) et qui ouvre à Robocath le potentiel d’un marché évalué à 10 milliards d’euros.

De quoi donner des ailes à la petite entreprise normande de 20 salariés qui ambitionne rien moins que de devenir « le leader mondial de la robotique vasculaire », mais aussi de développer de nouvelles solutions pour la prise en charge des urgences vasculaires à distance.

Une fabrication normande

Docteur Philippe Bencteux, président-fondateur de Robocath — Photo : Robocath

Si l’assemblage et le contrôle final de R-One seront effectués dans les locaux de Robocath, l’ancrage normand de ce projet révolutionnaire en matière de santé est renforcé par l’utilisation de sous-traitants pour la moitié issue du territoire, notamment dans les domaines de la mécanique et de la plasturgie. « Nous avons cherché les compétences au plus près, même si nous avons aussi des fournisseurs parisiens, espagnol, allemand et un breton ».

Avec « l’espoir de devenir une licorne », Philippe Bencteux sait aussi qu’il faut du temps pour installer un nouveau matériel dans le domaine médical et souhaite un lancement commercial maîtrisé : « Il faut d’abord une bonne adhésion et une satisfaction client. Nous souhaitons un lancement limité pour analyser les retours terrain et développer les prochaines options. » Le dirigeant de Robocath vise un chiffre d’affaires d’environ 20 millions d’euros d’ici cinq ans.

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