Seine-Maritime
GPS renforce ses capacités d’extraction de granulats marins
Seine-Maritime # BTP # Investissement

GPS renforce ses capacités d’extraction de granulats marins

S'abonner

Les carriers indépendants normands Stref et Compagnie et Gayam, réunis au sein de Granulats Pignet Stref (GPS), investissent 14 millions d'euros dans une nouvelle installation de traitement du sable de mer à Saint-Jean-de-Folleville.

Sur un terrain de 5 hectares, GPS va exercer une activité de concassage, de criblage et de lavage des graves extraites dans la baie de Seine — Photo : GPS

Quatorze millions d’euros. C’est la somme investie par deux carriers indépendants normands – Carrières Stref et Compagnie (57 salariés) à hauteur de 70 % et Gayam (30 salariés) pour 30 % - réunis au sein de la SAS Granulats Pignet Stref (GPS) pour édifier une importante installation de traitement des graves de mer en Seine-Maritime, à Saint-Jean-de-Folleville sur la zone industrialo-portuaire Port-Jérôme 2.

Les deux partenaires disposent d'un accès à la ressource grâce à une concession de trente ans acquise en Manche orientale. Ce nouvel outil doit s’intégrer à l’important dispositif de production normand qui extrait 20 millions de tonnes par an de granulats à partir de roches dures et de graves alluvionnaires ou de mer. Carrières Stref et Compagnie, dont le siège est à Cléon (Seine-Maritime), a été créée en 1937 et demeure une entreprise familiale (11 M€ de CA). Elle exploite 660 000 tonnes par an de granulats alluvionnaires sur les sites de Muids, de Criquebeuf-sur-Seine, de Tourville-la-Rivière et de Jumièges. De son côté, Gayam est une holding financière dans laquelle figure notamment le GFCIE (groupe familial indépendant Girard et Fossez et Compagnie) dont le siège est à Caen (9 M€ de CA). La plus importante de ses cinq carrières est celle de Vaubadon (Calvados) qui, sur 70 hectares, produit 1,5 million de tonnes de granulats par an.

Sables et graviers pour le BTP

« Avec une deuxième équipe, nous pouvons atteindre 900 000 tonnes par an. Et avec une seconde ligne d'exploitation, nous parviendrons à sa limite potentielle de 1,8 million de tonnes par an. ».

Sur un terrain de 5,4 hectares, GPS va exercer une activité de concassage, de criblage et de lavage des graves. Elle en tirera des sables et graviers destinés au secteur du BTP, notamment à l’industrie du béton prêt à l’emploi. L’exploitation du site de Saint-Jean-de-Folleville qui emploiera 8 personnes doit démarrer au deuxième semestre 2019 avec une capacité initiale de 450 000 tonnes par an. Jean-Max Pignet, président de GPS, voit plus loin : « Avec une deuxième équipe, nous pouvons atteindre 900 000 tonnes par an. Et avec une seconde ligne d'exploitation, nous parviendrons à sa limite potentielle de 1,8 million de tonnes par an. Si la demande est là, car nous ne sommes pas le seul acteur du marché et la concurrence est vive ».

L’exploitation des graves, sur terre comme en mer, est soumise à des réglementations très strictes et à une pression environnementale forte. L’arrêté de décembre 2017 autorisant l’implantation de GPS à Saint-Jean-de-Folleville est ainsi assorti d’une prescription obligeant l’entreprise à la reconstitution compensatoire d’une zone humide de 1,5 hectare à Saint-Nicolas-de-la-Taille.

Partenariat avec la Société Parisienne des Sablières

GPS est installé à proximité immédiate de la Société Parisienne des Sablières, une filiale du cimentier mexicain Cemex et de GSM. Disposant d’une emprise globale voisine de 10 hectares, les deux entreprises vont fonctionner en synergie dans le cadre d’une mutualisation des moyens. « C’est sur leur quai que seront réceptionnés les granulats extraits par les navires, sur leur zone de stockage qu’ils seront déchargés puis recomposés pour en faire un tout-venant homogénéisé avant d’être repris par nos bandes transporteuses », explique Bernard Vatbois, directeur général de GPS. C’est aussi de cet appontement que repartiront par barges les produits finis destinés aux chantiers de l’Ile-de-France et du Grand Paris.

Du côté de l’Union Nationale des Producteurs de Granulats, on considère que « les granulats marins constituent une réponse de proximité à la raréfaction des ressources terrestres accessibles ». Une alternative que GSM, entreprise leader sur le marché français avec 671 salariés et 90 carrières, qualifie de « maîtrisée et pérenne pour assurer un approvisionnement des marchés en matériaux de qualité ». Si leur part représente seulement 2 % de la production française de sables et graviers naturels, elle atteint 30 % en Seine-Maritime.

Leur exploitation nécessite toutefois d’importants investissements se chiffrant entre 10 et 15 millions d’euros pour un terminal portuaire (quai et stockage), et de 5 à 15 millions pour une installation de traitement. Ils atteignent 75 millions pour un navire sablier se chargeant au moyen d’une élinde traînante (tube aspirateur) pouvant extraire des matériaux jusqu’à 40 mètres de profondeur. En Manche-Mer du Nord, on compte une quinzaine d’unités de ce type opérées par des entreprises de dragage spécialisées telles Cemex Marine, DBM, le belge Deme ou le britannique Hanson.

Seine-Maritime # BTP # Investissement