Calvados
Fabrice Millet, repreneur d’Acibois : « Nous avons vécu le confinement comme une énième péripétie »
Interview Calvados # Industrie # Conjoncture

Fabrice Millet PDG du groupe Millet Fabrice Millet, repreneur d’Acibois : « Nous avons vécu le confinement comme une énième péripétie »

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Depuis un an, la vie de la menuiserie industrielle Acibois, installée à Mouen (Calvados), a connu de nombreux rebondissements. Après avoir été sauvée in extremis par la Région Normandie et reprise dans la foulée, le 12 mars, par le groupe Millet, elle a été contrainte de fermer quatre jours plus tard en raison du confinement. Le PDG du groupe, Fabrice Millet, évoque cette période d’incertitude.

Fabrice Millet, PDG du groupe Millet, repreneur de la menuiserie industrielle normande Acibois : "Notre objectif est de pouvoir retrouver rapidement une exploitation à l’équilibre." — Photo : © DR

Le Journal des Entreprises : Vous avez repris Acibois la veille du confinement ? Comment avez-vous vécu cette reprise ?

Fabrice Millet : Le groupe Millet est entré en jouissance d’Acibois le 12 mars au matin et nous avons été contraints de fermer l’entreprise six jours plus tard. Nous avons vécu cette période comme une énième péripétie pour l’entreprise ! Un rebondissement de plus pour les trente-sept salariés que nous venions de reprendre, et que nous avons dû placer en chômage partiel jusqu’au 27 avril. Ce n’était pas facile à vivre mais nous étions confiants car lorsque nous avons présenté notre projet de reprise, nous sentions une vraie motivation des salariés de nous suivre dans l’aventure. Les synergies entre les salariés d’Acibois et celles des équipes du groupe Millet sont vraiment positives et cela nous a permis de construire rapidement un projet solide.

Quelles ont été vos priorités pendant la période de fermeture de l’entreprise ?

Fabrice Millet : Nous nous sommes efforcés de limiter la casse et nous nous sommes attelés à récupérer des commandes, car nous étions repartis avec un carnet de commandes quasiment à sec. Nous avons récupéré les clients historiques contraints de changer de fournisseurs lors de l’arrêt de l’activité d’Acibois et accroché de nouveaux clients. La force de notre groupe est d’être réparti sur cinq sites de production en France, dont une usine à Saint-Pair-sur-Mer dans la Manche, et de disposer d’un panel important de clients. Notre objectif est de pouvoir retrouver rapidement une exploitation à l’équilibre. Le savoir-faire et la renommée d’Acibois jouent en notre faveur.

Cette crise a-t-elle eu des conséquences sur les projets d’investissement que vous aviez annoncés lors de la reprise ?

Fabrice Millet : Non, car nous avions autofinancé le projet de reprise sans faire appel à des banques. Nous avons également autofinancé, à hauteur de 600 000 euros, un investissement pour un nouveau centre d’usinage qui devrait être mis en service, comme prévu, en novembre. Cela nous permettra d’améliorer la qualité de la production et de gagner en productivité.

Nous avons aussi en projet le renouvellement du système d’information, qui permettra d’intégrer l’offre Acibois dans le système du groupe Millet. Et nous avons prévu d’investir dans de nouveaux systèmes de finition et d’application de peinture en 2021. Même si nous ne sommes pas très inquiets sur l’avenir de la société, nous subissons néanmoins une période d’incertitude délicate. Nous avons une activité à peu près assurée jusqu’à la fin juillet, mais il y a toujours le risque que, dès le mois de septembre, les carnets de commandes diminuent…

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