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Ecovalgue parie sur la valorisation des algues fraîches
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Ecovalgue parie sur la valorisation des algues fraîches

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Récolter et valoriser les algues qui s’échouent sur les plages de la côte de Nacre (Calvados), c’est le pari dans lequel s’est lancé Stéphane Dobriansky, chimiste de formation, à la tête d’Ecovalgue.

La nouvelle installation de la start-up Ecovalgue, présidée par Stéphane Dobriansky, pourra traiter 25 tonnes d’algues par jour. Une levée de fonds est en cours pour construire une unité de valorisation plus grande — Photo : © Isabelle Evrard - Le Journal des Entreprises

Chaque année, des milliers de tonnes d’algues s’échouent sur les quelque 90 kilomètres des plages de la côte de Nacre, dans le Calvados. Une plaie pour le tourisme et les communes, démunies devant ce phénomène naturel... mais peut-être une aubaine pour Ecovalgue, une jeune start-up installée à la pépinière d’entreprises de Douvres-la-Délivrande, au nord de Caen, qui travaille depuis deux ans sur un projet de valorisation.

« Contrairement à la Bretagne où il existe une véritable filière industrielle de traitement et de valorisation des algues, en Normandie rien n’est fait », confie le fondateur de la start-up Stéphane Dobriansky, chimiste de formation. « Pourtant, les algues ont un énorme potentiel de valorisation, dès lors qu’elles sont récoltées fraîches après la marée. »

100 000 euros d’investissement

La start-up, conseillée par Normandie Incubation et suivie par Caen Développement, a concrétisé la première phase de son projet début septembre : « Nous avons fait des tests avec un tracteur relié à une machine de collecte de type Barber. Les algues sont stockées automatiquement dans une benne intégrée », explique Stéphane Dobriansky. Une fois collectées, les algues sont lavées, dessablées et stabilisées.

Pour l‘heure, la start-up a conclu un bail précaire pour un bâtiment à Grandcamp-Maisy, où seront installés l’unité de lavage et le four de séchage. L’installation pourra traiter 25 tonnes d’algues par jour et représente un investissement de 100 000 euros. Ecovalgue a également entamé une levée de fonds et déposé un dossier de demande de subventions auprès du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche : « Le dossier devrait passer en pré-comité en novembre », précise le fondateur.

Un marché porteur

Une fois le concept validé, Ecovalgue prévoit d’entrer dans une phase industrielle, avec l’ouverture d’une usine de valorisation de 1 000 m2 capable de traiter entre 6 000 et 8 000 tonnes d’algues par an. L’unité pourrait employer une dizaine de salariés. « Plusieurs industriels bretons, comme Olmix et SetAlg, sont intéressés par le projet, assure le chef d’entreprise, mais aussi le pôle Hippolia de Caen, qui utilise de la poudre d’algues dans les nutriments pour chevaux, et le secteur agricole qui les emploie comme compost ou terreau. Barber, le fabricant de tracteurs nettoyeurs de plage, est prêt à entrer dans le capital de la société. »

Ecovalgue a également signé un contrat de prestation de service avec Labeo, laboratoire d’analyses et de recherches de Caen, pour les analyses qualitatives et quantitatives des échouages des algues. Par ailleurs, Stéphane Dobriansky a déposé un pré-brevet pour un trieur optique infrarouge, qui permettra de séparer les différentes catégories d’algues brunes, rouges et vertes.

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