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Dedienne Multiplasturgy Group met au point un masque réutilisable à l'infini
Eure # Plasturgie # Innovation

Dedienne Multiplasturgy Group met au point un masque réutilisable à l'infini

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Le spécialiste normand de la plasturgie de haute technicité a mis au point un masque lavable et réutilisable à l'infini avec des matériaux éco-durables.

— Photo : Dedienne

Dedienne Multiplasturgy Group (Saint-Aubin-sur-Gaillon), spécialiste de la plasturgie de haute technicité, a mis au point des masques réutilisables sans limite, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. L’industriel Normand a investi plus de 200 000 € entre les études, la confection de moules (prototypes et séries), le changement de ligne de production, le dépôt de trois brevets d’innovation, l’adaptation du personnel, le lancement d’un site web marchand et un plan de communication/marketing dédié. « Lorsqu’une entreprise comme la nôtre qui dépend à 75 % des activités de transports, voit ses marchés (aéronautique, automobile, bagagerie, NDLR) très impactés par la crise, elle doit bouger et innover sinon la problématique risque d’être très négative, estime Pierre-Jean Leduc, PDG de Dedienne Multiplasturgy Group, pour qui cet investissement est nécessaire. " Notre principe est qu’une crise peut offrir des opportunités et nous permettre de gagner des points pour l’avenir avec notre stratégie de fabrication de produits propres que nous avons encore accéléré. Nous allons aussi renforcer notre développement dans le secteur médical par les équipements de protection individuels. D’ici 2026, ce secteur devrait représenter 20 % de notre chiffre d’affaires ».

Un masque éco-conçu

Pour mettre au point son nouveau masque « Protectiv », le groupe de plasturgie a utilisé le bio-plastique (PA11), un polymère haute performance 100 % biosourcé et fabriqué par Arkema. Un matériau totalement recyclable obtenu à partir d’huile de ricin, sans utilisation de pétrole. Le masque Protectiv, 160 fois moins polluant qu’un masque à usage unique, selon l’industriel Normand, est fabriqué sur des imprimantes 3D grandes séries ou sur des machines à injection. Très légers (seulement 15 grammes), les masques Protectiv sont hypoallergéniques, lavables au lave-vaisselle à 60°C et peuvent être stérilisés à 130°C. Seul inconvénient de cette matière, son prix, les bio-plastiques étant plus chers que les produits issus du pétrole. « Potentiellement, il y a un business, même si les masques ne sont plus une denrée rare aujourd’hui. Notre stratégie est de miser sur la durée et les besoins du monde industriel et médical. Demain, les acheteurs regarderont les masques les plus intéressants en termes de coûts et notre solution lavable et réutilisable sera compétitive. Il y a un marché car le masque jetable n’est pas la solution et commence à venir polluer notre environnement. Il faut des produits responsables, avec une logique de réemploi », assure le patron du groupe Dedienne, qui reconnaît cependant que cette nouvelle activité ne viendra pas compenser la perte de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires sur 2020, due à la crise générée par l’épidémie de Covid-19, pour un résultat attendu autour de 45 millions d’euros au lieu des 70 millions d’euros prévus (66 M€ de CA en 2019). Après un démarrage de production à 1 000 masques par jour, puis 10 000, Dedienne Multiplasturgy Group annonce une capacité de production jusqu’à 40 000 masques par jour, avec la mise sur le marché d’un masque grand public (fabriqué par injection), « en grande partie éco-conçu ».

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