Philippe Vasseur présente le bilan de ses 18 mois de mission
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Philippe Vasseur présente le bilan de ses 18 mois de mission

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18 mois après sa nomination par Xavier Bertrand et Emmanuel Macron, alors ministre de l'économie, Philippe Vasseur s'apprête à clore sa mission de commissaire spécial à la revitalisation et à la réindustrialisation des Hauts-de-France. Il en dresse le bilan.

— Photo : Jeanne Magnien - Le journal des Entreprises

Nommé en mai 2016 commissaire spécial à la revitalisation et à la réindustrialisation des Hauts-de-France, Philippe Vasseur tire le bilan de sa mission, qui s'achève fin 2017. L'ancien président de la CCI de Région n'a pas souhaité prolonger sa mission.

"C'est une position atypique, de tiers de confiance, où l'on doit créer le dialogue entre le monde de l'entreprise et les institutions, en toute discrétion. Je n'ai pas souhaité rempiler. On m'a confié une mission, et je n'ai pas envie qu'elle se transforme en fonction, qu'elle se fossilise", a expliqué, lors d'une conférence de presse, Philippe Vasseur, qui a tenu à rappeler le caractère bénévole de sa mission de 18 mois.

Accompagnement des entreprises

Au cours de cette année et demie, le commissariat spécial, constitué d'une équipe de six personnes autour de Philippe Vasseur, a eu l'occasion de se pencher sur 121 dossiers d'entreprises régionales, venues chercher un soutien ponctuel.

"Dans la plupart des cas, nous avons réussi à venir en aide à ces entreprises, et à conforter des situations fragiles, en passe de dégénérer en sérieuses difficultés", se félicite Philippe Vasseur. "Certaines entreprises sont venues nous voir en dernier recours, avec des situations très délicates, des dossiers vraiment difficile. Nous avons essayé de faire quelque chose, même si ce n'était pas forcément notre mission. Force est de constater que nous n'avons pas toujours réussi."

Quelques données statistiques:

69% étaient originaires de l'ex-Nord-Pas-de-Calais, 31% de l'ex-Picardie

75% étaient actives dans l'industrie, 21% dans les services, 4% dans l'agriculture

Il s'est agi à 30% de TPE, à 46% de PME, à 11% d'ETI, et à 13% de grandes entreprises

30% d'entre elles ont fait part de difficultés liées au financement, 25% avaient besoin d'un accompagnement ou d'une médiation, 15% ont eu besoin d'aide pour un projet d'implantation ou de reprise, et 12%, pour un point réglementaire ou de fiscalité. Dans 11% des cas, les entreprises concernées traversaient de graves crises.

Actions structurantes

La mission du commissariat spécial a surtout consisté dans le pilotage d'actions structurantes à l'échelle régionale. La mise en place du contrat unique d'implantation, une première en région, est ainsi à mettre au crédit de l'action du commissariat, pointe Philippe Vasseur.

"C'est un outil qui permet d'assurer un éventuel investisseur que l'Etat, la Région, toutes les parties prenantes, ont une feuille de route unique autour de leur projet. C'est ce qui nous a permis d'obtenir l'installation du chinois BYD, et ce qui pourrait déterminer, d'ici la fin de l'année, l'implantation d'un gros acteur du e-commerce dans la région - mais rien n'est encore définitif sur ce dossier. "

Nous avons également permis la mise en place du fonds de consolidation, doté de 15 millions d'euros qui a pour mission d'investir dans les entreprises fragiles, et créé la task force PIA, puisqu'on s'est rendu compte que les entreprises régionales n'émargent pas autant qu'elles le pourraient au Programme d'Investissements d'Avenir."

Travail sur les filières

Enfin, Philippe Vasseur a souligné le travail mené ces derniers mois pour faire émerger et consolider les différentes filières régionales.

"A l'issue de cette mission, j'ai acquis la conviction que les filières sont le levier pour le développement des territoires, et pour les faire travailler entre eux. Nous avons auditionné plus de 50 acteurs de la filière ferroviaire, pour qu'elle se remette en marche, et il semble que la mayonnaise a bien pris. De la même façon, 2018 devrait voir le démarrage d'une filière bio-économie, tandis que la filière méthane continue de se développer en région. Enfin, l'Aisne est en train de se doter d'une filière très prometteuse autour de l'éco-construction et de l'éco-rénovation, qui pourrait parfaitement répondre aux besoins qui émerge dans le bassin minier, par exemple..."

En 18 mois, le Commissariat spécial a donc bien réussi à jouer son rôle de "trait d'union" entre les différents acteurs régionaux. Reste une interrogation sur son avenir, après le départ de Philippe Vasseur. Pour le moment, aucun candidat ne semble en position de reprendre le flambeau.

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