Commerce du futur : Zoom sur quelques entreprises régionales qui préparent l'avenir
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Commerce du futur : Zoom sur quelques entreprises régionales qui préparent l'avenir

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Le salon VAD Conext s'est tenu à Lille Grand Palais, mi octobre. Il comptait notamment un espace de 600 m², dédié à l'innovation où quelques entreprises régionales ont présenté les technologies qui forgeront le commerce du futur. Au programme : humanoïdes, capteurs d'émotions ou encore impression 3D...

— Photo : Le Journal des Entreprises

Humanoïdes, hologrammes, écrans de communication transparents, intelligences artificielles, capteurs d'émotions... La révolution numérique et digitale est en marche et le secteur du commerce n'y échappe pas. À quoi ressembleront donc les expériences d'achat dans le futur ? C'est la question que se posent déjà certains entrepreneurs des Hauts-de-France. Leurs réponses, ils les ont d'ailleurs présentées mi octobre, sur le salon VAD Conext, dédié au commerce du futur, qui s'est tenu à Lille Grand Palais avec 10.000 visiteurs et 200 exposants. Le Journal des entreprises vous propose un tour d'horizon des technologies futuristes que ces entrepreneurs ont présentées sur l'espace innovation, porté par Euratechnologies et par le Picom (le pôle de compétitivité des industries du commerce). Autant d'innovations qui constitueront peut-être le quotidien de demain.

Holusion affiche le futur en grand

Basée sur le pôle la Plaine Images à Tourcoing, la start-up Holusion présentait sur le salon VAD Conext des solutions d'affichage innovantes qu'elle commercialise auprès des acteurs de la distribution notamment. La start-up dirigée par Thibaut Guillaumont revisite l'affichage par l'hologramme ou encore par des écrans transparents. Des solutions qu'elle conçoit et produit elle-même ou qu'elle achète et améliore. « Nous allons équiper prochainement une boutique éphémère Kiabi, à Paris, avec un écran transparent, doté de nouvelles technologies de led, qui permet de l'affichage 2D augmenté », explique le dirigeant, avant de glisser qu'un autre test est également en cours chez un groupe automobile, en vue d'un déploiement de cette solution d'affichage dans ses concessions. Et imaginer le commerce du futur, cela peut s'avérer lucratif. Née il y a deux ans, Holusion réalisait en 2015 un chiffre d'affaires de 200.000 euros, contre 50.000 euros la première année. Avec le déploiement progressif de ses solutions d'affichage, elle vise un chiffre d'affaires de 8 millions d'euros dans 5 ans, dont 7 millions d'euros réalisés à l'international et 1 million d'euros en France. Pour se donner les moyens de cette croissance, et aussi pour s'internationaliser, la start-up cherche d'ailleurs à lever entre 350.000 et 400.000 euros. Une fois cette opération financière réalisée, Holusion pourra recruter, son objectif étant de passer de 4 à 12 salariés d'ici à trois ans.

What a nice place entraîne des neurones artificiels

Le commerce du futur devra également composer avec les intelligences artificielles. C'est l'innovation qu'a choisi d'exploiter la start-up lilloise What a nice place, née en octobre 2014 et basée à Euratechnologies. La jeune société, spécialisée dans la création et la commercialisation de solutions de coaching déco, a adopté un réseau de neurones artificiels, développé par des universités américaines et disponibles en open source. Il s'agit d'une intelligence artificielle qui dispose d'une capacité d'apprentissage. « Nous avons fait entraîner ces neurones artificiels par des décorateurs d'intérieur, afin qu'ils soient capables de faire eux-mêmes une proposition de décoration correcte ». Eduqué en l'espace de 9 mois, ce réseau de neurones va être testé chez Leroy Merlin, dans un premier temps au niveau du rayon luminaire. L'idée étant qu'il soit capable de proposer un luminaire adapté à la décoration de la pièce du client, à partir d'une photo de celle-ci. « L'avantage de ce coach déco virtuel, par rapport à un décorateur d'intérieur, c'est que vous pouvez lui demander d'intervenir pour changer un seul objet dans votre intérieur et même un dimanche soir ! », souligne Anne Debertonne, cofondatrice de What a nice place. La start-up va d'abord se rémunérer au clic sur cet outil puis : « Quand nous proposerons ce type d'outils à d'autres enseignes, il y aura un coût de set-up, un abonnement mensuel et peut-être un système de rémunération lié à la performance... », explique la cofondatrice. Celle-ci vise en 2017 un chiffre d'affaires compris entre 500.000 et 1 million d'euros. En mars dernier, la société a levé 800.000 euros pour financer son développement et évoque la possibilité d'une deuxième levée de fonds en 2017. Elle emploie pour le moment 10 salariés.

Neotrope capte les émotions des clients

Dirigée par Olivier Janin et installée à La Plaine Images, la start-up Néotrope a quant à elle développé une solution baptisée Affect-Tag. Celle-ci permet de capter et d'analyser les émotions des clients (via leur rythme cardiaque, la température de leur corps, la sudation, etc.) et ce, afin de permettre aux distributeurs d'améliorer l'expérience clients. Cette solution vient d'être testée auprès de l'enseigne Intermarché, pour la mise en place d'un rayon bio. « Nous avons mesuré les émotions de clients testeurs face à deux rayons bio virtuels. Pour tester de futurs rayons, Intermarché dispose d'un outils de merchandising virtuels, qui évite d'avoir à les créer physiquement. Dans le cas présent, les deux rayons bio étaient aménagés différemment et nous avons mesuré les réactions du panel de testeurs », explique le dirigeant. Les données biométriques des testeurs sont captées par un bracelet connecté, avant d'être analysées par un algorithme. « Nous n'inventons ni les données physiologiques, ni leur interprétation, mais nous inventons de nouvelles façons de les interpréter », précise Olivier Janin. La société prépare actuellement une levée de fonds de 600.000 euros pour l'amorçage commercial de cette solution. « L'offre commerciale sera lancée début 2017. Nous visons des enseignes de distribution et les instituts de recherche marketing », annonce le dirigeant. Olivier Janin ne communique pas son chiffre d'affaires actuel mais vise 4 millions d'euros dès 2020, le tout avec 17 salariés (contre 4 aujourd'hui).

Unistudio imprime des talons en 3D

De son côté, l'agence lilloise de design industriel Unistudio est persuadée que le commerce de demain doit miser sur la personnalisation. Le studio a donc développé, en partenariat avec la société informatique Neuronalmotion et le distributeur de chaussures Eram, une solution pour personnaliser une chaussure standard. Cette personnalisation porte sur le talon, qu'il est possible d'habiller par une coque en plastique biosourcé, personnalisable et imprimée en 3D. « Il y a aujourd'hui plus de 600 combinaisons possibles. L'idée est de mettre le configurateur à disposition du client pour qu'il personnalise sa chaussure au moment de l'achat. L'impression prend entre 45 minutes et 1h30, en fonction de la complexité de la coque imaginée par le client », explique Adrien Ciejak, cofondateur d'Unistudio. Ce projet en est aujourd'hui au stade du prototypage mais « étant donné l'engouement, il pourrait être testé chez Eram d'ici à la fin de l'année », indique le dirigeant. Basé à Loos, sur le parc Eurasanté, Unistudio réalise un chiffre d'affaires de 200.000 euros, avec 4 salariés.

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