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Veille : Audelor sonde les grandes tendances de consommation alimentaire
Morbihan # Agroalimentaire

Veille : Audelor sonde les grandes tendances de consommation alimentaire

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Chargée de mission au sein de l'agence de développement du pays de Lorient, Cécile Vauchez a parcouru les travées de trois grands salons de l'alimentaire en Europe : Sial, Sea Food Expo et Vitafoods. Regard croisé sur les grandes tendances des consommateurs auxquelles les entreprises du secteur doivent se préparer plus que jamais.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Si nombre d’entreprises de l’alimentaire courent les salons, peu ont le temps de s'attarder dans les allées focalisant plutôt sur leurs contacts et leurs clients. Partant de ce constat, Cécile Vauchez, chargée de mission agro-terre et agro-mer au sein de l’agence de développement du pays de Lorient Audelor a parcouru les travées du Sial de Paris (alimentaire), du Sea Food Expo (surgelés et autres produits de la mer associés) à Bruxelles et du Vitafoods (ingrédients alimentaires) à Genève.

Le Journal des Entreprises : Quelles sont les tendances d’un salon à l’autre ?

Cécile Vauchez : Je m’attendais à des différences plus fondamentales entre le Sial, le Seafood et Vitafoods. En réalité, le mouvement de fond est partout le même, ce qui conforte l’idée que les consommateurs vont vers les mêmes tendances : le circuit court, les produits issus de l’agriculture biologique, la valorisation des territoires... Le consommateur cherche à se rassurer et attache une très grande importance à l’économie locale. Mais tout ceci n’est pas sans contradictions, car à côté du consommer bio ou local, les compléments alimentaires réalisent de véritables percées sous des formes beaucoup plus sophistiquées. Mais disons que si l’on veut schématiser, les grandes tendances du marché peuvent se résumer en trois mots : bio, clean-label (produits sans additifs), praticité.

Recherche du naturel ou sophistication, pour exister, faut-il choisir son camp ?

C.V. : Pas nécessairement. Mais les habitudes des consommateurs tendent à se scinder et les potentialités de croissance sont aujourd’hui clairement sur ces trois tendances. Prenez par exemple les produits de substitution ou le marché des flexitariens (végétariens occasionnels), ils sont en plein essor. Ces consommateurs traquent les protéines. Cela pose question, remet en cause les filières traditionnelles, tend à faire baisser la consommation de viande. Le phénomène n’est plus si marginal en France, en Italie ou en Espagne par exemple, où la consommation de viande rouge diminue.

Comment s’adapter ?

C.V. : C’est une vraie problématique, mais il y a des solutions. Car à côté, les Chinois et d’une manière générale les habitants des pays émergents, eux, consomment de plus en plus de produits carnés. Cela rend inévitable le positionnement de ces filières sur l’export. Les enjeux en termes de logistique et de distribution sont vitaux. Il y a une forte demande sur les aliments transformés, les fruits et les légumes. On veut des aliments préparés, décortiqués. C’est en particulier vrai du poisson. Le consommateur rechigne de plus en plus à dépiauter lui-même et se tourne volontiers vers des filets déjà aromatisés... Le snacking marche très fort, par exemple. On peut se dire : mais c’est très éloigné en apparence de la quête d’authenticité ou du bio... Et bien pas tant que ça. Les produits snacking de qualité plaisent beaucoup. Le consommateur saute le pas en se disant que la faute est à demi-pardonnée car il ne le fait pas n’importe comment ! Cela va parfois très loin... Vous trouvez des produits snacking avec des super-aliments, y compris à destination des enfants. Pour résumer, les marchés porteurs sont sur une sorte de grand écart entre le retour aux sources et la sophistication.

En ne parlant plus des modes de consommation mais des aliments eux-mêmes, quels nouveaux produits émergent ?

C.V. : Les algues (micro-algues comme macro-algues) progressent très fort. La spiruline est la star des salons en ce moment ! Les algues ont le vent en poupe pour leurs apports en fer, en oligo-éléments, en magnésium. Ajoutez à cela leur aspect exotique... La graine de Chia et le Guarana font beaucoup parler d’eux également. La graine de Chia a été cultivée par les Amérindiens et jouit de propriété nutritives excellentes, en plus de « faire maigrir ». Le Guarana, lui, est apprécié comme boisson et est excellent pour la mémoire et la concentration. Cela fait partie de ces fameux super-aliments très prisés par les parents pour leurs enfants... (propos recueillis par Xavier Eveillé)

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